Les jeunes médecins, spécialistes du burn-out 

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Une méta-analyse, la première du genre, synthétise des données provenant de 37 études sur le burn-out, pour révéler qu’un médecin sur deux est en burn-out. Les plus impactés sont les urgentistes et les jeunes médecins.

Les jeunes médecins, spécialistes du burn-out 

Publié dans le Journal of affective disorders, cette étude, conduite par les Drs Ziad Kansoun et Guillaume Fond, psychiatre à l’AP-HM, inclut plus de 15 000 médecins en France métropolitaine entre 2000 et 2017. Si un médecin sur deux (49 %) se déclare en burn-out, les jeunes médecins semblent particulièrement touchés. « Les jeunes professionnels sont particulièrement touchés parce que ce sont eux qui font le plus de gardes. Ils sont aussi souvent dans des situations d'emploi précaire et débute leur exercice autonome », décrit Guillaume Fond.

Qui plus est, les jeunes médecins se voient souvent confier les taches ingrates et les patients les plus difficiles. Le burn-out se traduit par une perte du sentiment d’accomplissement, une tendance à la dépersonnalisation, et un épuisement émotionnel. Les jeunes médecins sont plus touchés que les autres par un score élevé de dépersonnalisation. Un burn-out sévère concerne actuellement 5% des médecins, une profession touchée 2 à 3 fois plus que la moyenne des autres professions.

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En fonction des spécialités, ce sont les urgentistes et les psychiatres le plus impacté par le burn-out. 57 % des urgentistes se déclarent en burn-out, dû aux spécificités de l’exercice de cette spécialité : agression des patients, alternance entre gardes de jour et de nuit, irrégularité du flux des patients, réduction du nombre de lits… A contrario, les anesthésistes-réanimateurs semblent être les moins touchés par le syndrome d’épuisement professionnel : ils sont tout de même 44 % à se déclarer en burn-out. Autre donnée : l’épidémie semble mondiale, puisque les données françaises corroborent les études américaines, où 50 % des médecins se déclarent en burn-out.

Mais c’est en Asie que l’on constate les résultats les plus inquiétants, avec par exemple un taux de burn-out de 80% à Singapour, 69% chez les anesthésistes chinois. Conclusion de cette étude : les auteurs conseillent de mettre en place, pour les jeunes médecins et les urgentistes, des politiques de prévention du burn-out. 

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