Les jeunes médecins snobent Limoges

Article Article

Mais ont-ils raison ?

Les jeunes médecins snobent Limoges

Dernière en 2015, avant-dernière en 2016… Limoges squatte les profondeurs du classement What’s Up Doc des CHU préférés des jeunes médecins. Scoop : à en croire les internes limougeauds, il s’agit d’un malentendu. En vrai, Limoges, c’est chouette !

 

On peut voir les choses de manière positive : cette année, le CHU de Limoges a gagné une place au classement What’s Up Doc des CHU les plus demandés par les jeunes médecins. Mais on peut aussi voir le verre à moitié vide : Limoges est 27e sur 28. Le rang moyen aux ECN des internes qui ont choisi de s’y former en 2015 reste faible : 5 487, soit plus de 2 300 places derrière les hôpitaux qui occupent le haut du palmarès.

Les explications sont connues. « La région limousine attire moins que d’autres », regrette-t-on à la com’ du CHU. « Ce n’est pas pour rien que dans de nombreux domaines, il y a des campagnes pour attirer les gens »

Côté médecins sénior, c’est un peu le même discours. « Le problème majeur, ce sont les transports », nous expliquait déjà l’année dernière le Pr Alain Vergnenègre, président de la CME locale. « Il n’y a pas du tout de TGV dans notre région. Du coup, on est toujours à trois heures de Paris. Et puis la région est très rurale. Brive-la-Gaillarde est la seule périphérie sympa ».

Des internes heureux

Heureusement pour les jeunes médecins limougeauds, ce ton plaintif n’est pas celui que l’on entend lorsque l’on se tourne vers les premiers intéressés : les internes eux-mêmes. « On est quand même plutôt bien lotis », remarque Géraldine Audot, présidente de l’Association des internes en médecine générale du Limousin (AIMGL). « On a de bonnes relations avec l’ensemble des intervenants. Et du fait que nous sommes dans une petite région, les périphéries sont à une heure de route. C’est assez confortable ».

« Franchement, je suis très content de ma formation », se réjouit pour sa part Romain Prud’homme, président de l’internat. Celui-ci est en cinquième semestre de dermato, et il se dit comblé par ses conditions de travail. « C’est un petit service très complet, à échelle familiale », insiste-t-il.

Ce Parisien, qui est venu à Limoges « parce que c’était le dernier poste en dermato qui était  proposé dans toute la France », se plait bien dans la région. La preuve : il envisage d’y rester. « Si j’ai un poste de chef de clinique ou d’assistant à Limoges, je le prends sans hésiter », affirme-t-il.

Pour Romain, « le CHU pâtit de la réputation que lui font des gens qui ne connaissent pas la région ». Limoges serait-elle un secret bien gardé ? Pour le savoir, une seule solution : partir y travailler !

Source:

Adrien Renaud

Les gros dossiers

+ De gros dossiers