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L’Anses alerte sur le danger des compléments alimentaires pris par des sportifs pour développer leur musculature ou brûler des graisses. Ils font courir des risques, parfois graves, pour la santé et peuvent tomber sous le coup du dopage selon un communiqué de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, publié ce mercredi 17 juillet.
Après un premier avertissement il y a huit ans, sa nouvelle mise en garde destinée aux sportifs, à leurs encadrants et aux professionnels de santé intervient à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui démarrent le 26 juillet.
Deux décès depuis 2016
Globalement, "154 nouveaux cas d'effets indésirables ont été déclarés" entre 2016 et février 2024 après une consommation de compléments alimentaires, "deux décès sont survenus et quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé", indique l'Anses. "Depuis 2016, 20% des effets indésirables se sont avérés très graves", précise-t-elle.
L'agence sanitaire avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur ces produits en 2016, recensant alors 49 signalements d'effets indésirables depuis 2009, année de démarrage du dispositif national de vigilance.
Des risques accrus chez les plus jeunes
Vendus sur internet, en salle de sport ou en pharmacie, certains compléments alimentaires et aliments enrichis contenant des protéines, acides aminés et extraits de plantes peuvent être consommés à l'entraînement, avant, pendant ou après une compétition, mais aussi lors d'une pratique de loisir.
Leur usage, répandu traditionnellement chez les culturistes, "tend à s'étendre, notamment aux sports dont la performance repose sur la forte puissance musculaire ou la réduction du poids corporel", souligne l'Anses. Un phénomène renforcé, selon elle, par "une croyance non fondée selon laquelle l'alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés".
Les effets indésirables des compléments alimentaires pour les sportifs sont souvent cardiovasculaires - tachycardie, palpitations, voire arrêts cardiaques. Des symptômes généraux - malaise, fatigue, fièvre, vertiges, effets digestifs - mais aussi neurologiques à l'instar des accidents vasculaires cérébraux se manifestent aussi parfois. Ces risques sont accrus chez les plus jeunes, dont l'organisme présente une plus forte sensibilité que chez l'adulte.
Des ingrédients considérés comme dopants
Autre avertissement de l'Anses : certains ingrédients présents dans des compléments alimentaires, comme les stéroïdes anabolisants, le clenbutérol et l'éphédrine, sont interdits, notamment pour leurs nombreux effets indésirables sévères sur l'activité cardiovasculaire. "Leur présence dans les compléments alimentaires constitue une fraude et peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal ("contrôle positif") lors d'un contrôle antidopage", met en garde l'agence.
Même s'il répond aux exigences réglementaires françaises, un ingrédient peut ne pas être autorisé par l'Agence mondiale antidopage (AMA), note-t-elle.
Pas d’autorisation de mise sur le marché nécessaire
Aux sportifs, professionnels ou amateurs, l'Anses recommande d'être attentifs à la composition des produits, d'éviter la consommation simultanée de plusieurs compléments alimentaires ou l'association avec des médicaments, et de demander l'avis d'un professionnel de santé ou diététicien du sport avant toute utilisation. Elle conseille aussi de privilégier les produits conformes aux normes européennes ou d'éviter les achats sur internet.
À la différence des médicaments, la commercialisation de compléments alimentaires ne nécessite en effet pas d'autorisation de mise sur le marché et les sites de vente en ligne pullulent. De grandes enseignes de distribution se sont aussi lancées peu à peu sur ce créneau lucratif.
Avec AFP
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