Le tabagisme remonte en 2021, avec une prévalence de 25,3 %

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Le tabagisme, qui a connu une baisse d'une "ampleur inédite" chez les adultes entre 2014 et 2019, a recommencé à augmenter en 2021 après avoir stagné en 2020, selon les résultats d'une étude de Santé Publique France publiée aujourd’hui.

Le tabagisme remonte en 2021, avec une prévalence de 25,3 %

© IStock 

En 2021, en France métropolitaine, plus de trois adultes de 18-75 ans sur 10 ont déclaré fumer (31,9%), et un quart quotidiennement (25,3%).

Comparé à 2020, ces chiffres ne montrent pas de variations significatives. Mais, comparé à 2019, avant la crise liée au Covid, la prévalence du tabagisme a augmenté (30,4% à l'époque).

S'il n'a, globalement, pas évolué "de façon significative" (25,3% en 2021 contre 24% en 2019), le tabagisme quotidien a, pour sa part, progressé chez les femmes (23% contre 20,7%) et chez les peu ou pas diplômés (32% contre 29%).

François Braun, s'est dit aujourd’hui préoccupé par "ce cumul de mauvais signes", en relevant que "ce sont les plus modestes, ceux qui sont les plus loin du soin qui fument le plus".

"Cette reprise, avec environ 700 000 personnes qui refument, n'est pas une bonne nouvelle pour la prévention", a-t-il commenté sur franceinfo.

Les données proviennent du baromètre de Santé publique France, une enquête téléphonique auprès d'un échantillon aléatoire de 18-85 ans résidant en France (24 514 personnes en métropole, 6 519 Outre-mer), menée entre février et décembre 2021.

Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, avec quelque 75 000 décès chaque année

Pour expliquer ces résultats, Santé publique France juge qu'"un impact de la crise sociale et économique liée à la Covid-19 ne peut être exclu".

Chez les femmes, l'augmentation du tabagisme pourrait être liée en partie à l'impact plus fort de cette crise pour elles, selon l'étude.

Et les conséquences psychologiques, économiques et sociales de la crise Covid ont été "davantage marquées" dans les populations défavorisées, où "la cigarette peut être perçue comme un outil pour gérer le stress ou surmonter les difficultés du quotidien".

Un seul résultat est jugé "encourageant", mais à confirmer : la baisse du tabagisme quotidien chez les hommes de 18-24 ans, cohérente avec une tendance à la baisse depuis quelques années chez les adolescents.

Outre des inégalités sociales toujours très marquées (plus de fumeurs quotidiens chez les chômeurs ou les ouvriers notamment), des différences régionales persistent.

L'Occitanie (28,5%) et Paca (29,1%) avaient en 2021 une prévalence du tabagisme quotidien plus élevée que le reste de la France, l'Ile-de-France et les Pays-de-la-Loire moins élevée (22,4%). La proportion de fumeurs dans les Outre-mer est inférieure à celle de la métropole.

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Pour la cigarette électronique, l'usage (6,7%) et le vapotage quotidien (5%) ont augmenté chez les adultes en 2021 par rapport à 2020 (respectivement 5,4% et 4,3%), mais la proportion de 18-75 ans à l'avoir expérimentée est restée stable (38,7%).

Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, avec quelque 75 000 décès chaque année.

L'objectif fixé par les autorités est de parvenir à une génération sans tabac à l'horizon 2032.

Avec AFP

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