Le service d’accès aux soins, en passe d’être mis en place !

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La semaine dernière, le Ministère de la Santé a annoncé les 22 sites pilotes retenus pour le lancement de l'expérimentation des services d'accès aux soins. L'idée ? Mettre en place dès janvier 2021 une plateforme chargée d'orienter les patients vers la médecine de ville ou bien les urgences. 

Le service d’accès aux soins, en passe d’être mis en place !

Désengorger les urgences et renforcer le lien ville-hôpital. C’est l’objectif poursuivi par la mise en place du nouveau service d’accès aux soins (SAS). Le 23 novembre dernier, le ministère de la Santé annonçait avoir retenus 22 sites pilotes pour préfigurer ce nouveau service qui ouvrira ses portes à partir de 1er janvier 2020 en France. « Ce choix couvrira 40 % de la population », se félicite Thomas Mesnier, député La République en Marche qui a porté le projet.  
 
Cela fait deux ans que cet ancien urgentiste de formation planche sur le sujet. « Le grand principe du SAS, c‘est que c’est un service public d’accès aux soins, universel, accessible par téléphone et par voie numérique 24h/24 et 7j/7 sur tout le territoire », détaille le député. Et d’ajouter : « C’est un service que la population pourra joindre pour tout problème de santé non-programmé qu’il soit vital ou simplement ressenti ». Par le biais de la téléconsultation et du conseil, le quémandeur sera ensuite orienté vers la médecine de ville ou bien les Urgences en fonction de la gravité de son état. Une proposition d’abord esquissée dans un rapport présenté à l’ancienne ministre Agnès Buzyn en 2018, puis intégré au Pacte de Refondation des Urgences et au Ségur de la Santé.
 
« Il y a un certain engouement venu des départements », souligne l’élu. Selon lui, près de la moitié des départements a postulé pour faire partie de la liste VIP des sites pilotes. Parmi eux, le département des Yvelines (Ile-de-France) ou encore l’Indre-et-Loire (Centre-Val-de-Loire). Deux régions notamment particulièrement touchées par le problème des déserts médicaux, selon une étude de la Drees datant de 2018. « C’était le projet à ne pas louper. Il en va de la qualité des soins », affirme Evelyne Poupet, directrice du centre hospitalier de Châteauroux-Le Blanc qui fait partie des lauréats.
 
Au programme ? La mise en place d’une plateforme digitale et téléphonique gérée par médecins régulateurs. « Lorsque vous appelez le 15 aujourd’hui, il y a un urgentiste qui répond et qui régule. Avec le SAS demain, il y aura en plus un médecin généraliste disponible 24h/24, 7j/7 », détaille Thomas Mesnier. Et d’ajouter : « « L’idée est que le SAS soit géré à 50 % par l’Hôpital et 50 % par la médecine de ville. Ça va permettre un travail en coopération et coordination ».
 
Un travail de concert qui permettra, à terme, de désengorger les urgences. « Un tiers des consultations aux Urgences pourraient se régler grâce au téléphone », rappelle l’ancien urgentiste. Mais, également de renforcer les liens qui relient la médecine de ville et la médecine hospitalière. Un équilibre qu’il reste pourtant encore à peaufiner. Pour l’heure, les modalités de permanences des médecins de ville n’ont pas encore été définies. « Les libéraux doivent encore s’organiser entre eux », confirme Thomas Mesnier.
 
Un travail perturbé, vendredi dernier, par le dépôt d’un amendement prévoyant la mise en place d’un numéro unique, le 113, au grand désarroi des professionnels libéraux qui ont rappelés leur attachement au 116-117. « Cet amendement a heureusement été supprimé », souffle Laurence Philippe, médecin généraliste dans l’Indre-et-Loire qui travaille main dans la main avec le centre hospitalier de Châteauroux.
 
Des zones encore troubles qui devraient s’éclaircir d’ici au point d’étape qui devrait avoir lieu en 2022.
 

Un projet pilote mis en place au Centre Hospitalier de Chateauroux-Le Blanc (Indre-et-Loire)
 
« Pour nous, ce projet est une aubaine », se félicite Évelyne Poupet, directrice du centre hospitalier de Châteauroux-Le Blanc. Comme 21 autres sites, son établissement fait partie des projets retenus par le gouvernement. Une occasion « à ne pas louper » qui permettra, l’espère-t-elle, de désengorger les Urgences mais également de remotiver les équipes. « On reçoit une quantité de soins non programmés qui ne sont pas des urgences vitales », assure la directrice. Pour mettre sur pied ce nouveau service, l’établissement a travaillé conjointement avec la médecine de ville. « C’est le fruit d’un travail qui a été fait en étroite collaboration avec nos confrères libéraux », indique la directrice. Et le Dr Laurence Philippe, médecin généraliste de la région, d’attester : « Ça nous permet d’unir nos forces et construire un meilleur accès aux soins ». Un engouement commun qui doit d’abord être accompagné d’un grand chantier. « On va avancer au rythme du groupe de travail. On a une réunion régionale demain. On va écouter ce que l’ARS va nous indiquer », explique Évelyne Poupet. Un travail sur le long cours qui devrait permettre une ouverture de leur service d’accès aux soins dès le printemps 2021. « Notre projet prendra en compte nos ressources et nos limites », indique la directrice. Ainsi, leur service d’accès aux soins sera ouvert 5j/7, de 8h à 20h. Leur petite originalité ? « Nous avons un numéro dédié pour les urgences non vitale. On peut le faire car nous sommes un petit département où tout le monde se connaît », indique la directrice.
 

 
 

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