Le pôle de santé : comme une maison de santé, mais sans les murs

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Le pôle de santé : comme une maison de santé, mais sans les murs

A en croire les discours politiques, les pôles et maisons de santé constituent le futur de la médecine libérale. Ils restent toutefois minoritaires et méconnus. What’s Up Doc entreprend donc un petit voyage pour présenter, concrètement, le quotidien des médecins qui y travaillent. Première étape à Paris, au pôle de santé Villaumed.

 

Au départ, le Dr Mickaël Riahi exerçait seul dans son cabinet du quartier Laumière, à Paris. Puis un été, pendant les vacances, ce jeune généraliste a voulu transférer sa patientèle à un confrère. Il a fait appel au Dr Jérôme Bittan, qui exerçait en groupe à quelques rues de chez lui.

Les vacances se sont bien passées, et une idée a commencé à germer : pourquoi ne pas entamer une collaboration plus étroite ? Créer une maison de santé, dans le contexte immobilier parisien, il ne fallait pas y penser. Mais un pôle de santé ?

Un pôle de santé, c’est comme une maison de santé, mais sans les murs, explique en substance Mickaël. Infirmiers libéraux et généralistes continuent à exercer dans leur propre cabinet, mais ils s’associent autour d’un projet et d’un système d’informations communs.

Après des mois et des mois passés à se battre avec les formalités administratives imposées par l’Agence régionale de santé (ARS), le pôle de santé Villaumed (pour Villette-Laumière-Médical) était né. Il regroupe aujourd’hui sept généralistes (sans compter les remplaçants) et trois infirmiers. Douze médecins spécialistes correspondants sont également partie prenante du projet, sans être membres du pôle pour autant.

Partage d’information

Dans un pôle de santé, chacun garde son indépendance. Pas de partage d’honoraire, par exemple. « On ne partage même pas le secrétariat », explique Mickaël. Mais bien que chacun continue à travailler de son côté, les professionnels de Villaumed sont unanimes : entre les échanges quotidiens et les staffs mensuels, le pôle permis a de briser leur isolement.

Car le cœur d’un pôle de santé, c’est avant tout le partage d’information. « Même si de manière géographique, on n’est pas au même endroit, on a les mêmes dossiers », explique par exemple le Dr Ilana Cohen-Walter, généraliste membre du pôle.

Et c’est quelque chose qui se ressent aussi du côté des patients. Rym, jeune maman du quartier qui fréquente deux des cabinets du pôle, est formelle : « A partir du moment où ils ont créé le pôle, il n’y avait pas besoin de répéter ce qui s’était passé la dernière visite », indique-t-elle.

Prendre en charge un territoire

Au-delà du partage d’informations, le pôle permet d’exercer la médecine à un autre niveau : celui de la prise en charge de l’ensemble d’un territoire. Le pôle participe par exemple à des projets de coopération interprofessionnelle (voir vidéo ci-dessous). Ces dispositifs ont des noms barbares : « Asalée », « Paerpa »… Mais ils ont des conséquences réelles : délégation d’actes des généralistes vers les infirmiers, prise en charge coordonnée des personnes âgées pour éviter les ruptures de soins…

Et surtout, c’est grâce au pôle que les membres de Villaumed peuvent y participer. « Si on était seuls, chacun de notre côté, on ne serait même pas vraiment au courant de leur existence », constate Mickaël.

Conclusion du généraliste : « Depuis le pôle, on a davantage la banane quand on va travailler ». De quoi faire envie, non ?


Lire la suite de notre reportage au pôle de santé Villaumed ici et .

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