Le numerus clausus ne sert à rien

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On ouvre les portes ?

Le numerus clausus ne sert à rien
Après l’annonce de la fin programmée des ECNi, c’est au tour du numerus clausus de fin de Paces d’être remis en question. De quoi satisfaire tout le monde ?

Une « fuite » dans la presse, en pleine rentrée, à une semaine de la sortie du film Première Année… Tout cela ressemble bien à un plan comm’ à la Macron ! D’après une information France Info provenant d’une « source proche du dossier », le gouvernement réfléchirait à une suppression du numerus clausus pour les études de médecine.

Deux options seraient envisagées : un numerus apertus, qui laisserait les facs libres de fixer le nombre d’étudiants qu’elles peuvent former, ou un report de la sélection à l’issue de la licence. Une petite révolution que des générations de candidats motivés mais refoulés auraient aimé voir venir plus tôt.

La « course en sac mémorielle »

Ce mercredi midi, un invité de choix sur France Info pour parler du sujet : Olivier Véran, neurologue, député LREM de l’Isère et qui dispose d'une oreille attentive au ministère de la Santé. Il a confirmé son intérêt pour une suppression du numerus clausus. « Je n’ai pas de certitudes sur les annonces gouvernementales », a-t-il d’abord souligné, avant de tailler le système de sélection en pièces. « C’est une course en sac mémorielle. Ça ne sert à rien », explique-t-il, en remettant en cause son impact sur la régulation.

Pour le député, avec un quart des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre qui présentent chaque année des diplômes étrangers, le numerus clausus a perdu son rôle primaire. Sa suppression permettrait de former plus de médecins pour augmenter la démographie médicale, et la démarche rejoindrait la volonté du Président de la République de rendre les études de médecine « plus modernes » et « plus humaines ».

La CSMF se positionne

En face d’Olivier Veran, Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, est d’accord sur le constat. Il juge le concours de fin de Paces « archaïque », « obsolète, ridicule et inégalitaire ». « Il ne faut pas que les profils de médecins soient ceux qui ont le mieux réussi au bachotage », estime-t-il. Il est nécessaire de retrouver « cette dimension d’humanisme, d’empathie qu’on a oubliée dans nos études médicales ».

Mais pour lui, ce n’est pas LA solution, seulement un élément. Le numerus clausus ayant déjà été largement réévalué ces dernières années pour retrouver son niveau des années 1970, il estime que dans dix ans, la population médicale aura déjà commencé à se renforcer. « Il faut revoir la sélection, mais attention à ne pas déréguler le nombre de médecins en France ».

Pour le syndicaliste, c’est plutôt du côté de la qualité de la formation qu’il faut réfléchir. « Toute la formation est à revoir », affirme-t-il. « Le premier, le deuxième et le troisième cycle ». « Quel métier allons-nous exercer dans dix ans ? Les contours changent, avec la télémédecine, la e-santé, l’intelligence artificielle… »

Politiques et syndicats se positionnent pour la rentrée des réformes en santé. D’après les informations de France Info, la confirmation du gouvernement sur ses intentions de réformes devrait intervenir d’ici une « quinzaine de jours ».

Source:

Jonathan Herchkovitch

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