L’ANSM découvre la puissance des réseaux sociaux

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Avis aux attachés de presse et chefs de pôle digital

L’ANSM découvre la puissance des réseaux sociaux

En pleine gestion de l’affaire Levothyrox, l’ANSM s’est rendue compte que beaucoup de choses passaient par les réseaux sociaux. C’est promis, désormais, ils iront voir sur Twitter avant de dire à des patients en détresse que tout va bien.

L’Agence du médicament joue l’apaisement sur le Levothyrox. Après la remise à disposition de l’ancienne formule pour les patients chez lesquels la nouvelle formule provoquait des effets indésirables, et la course à la mise sur le marché d’autres spécialités à base de lévothyroxine, l’ANSM fait aussi un peu d’introspection.

Le 8 décembre dernier, lors d’une conférence de presse, la directrice générale adjointe, Christelle Ratignier-Carbonneil, a fait plusieurs annonces rapportées par Le Quotidien du Médecin. Outre un point sur la consommation des différentes spécialités, elle a annoncé la publication des résultats finaux de l’enquête de pharmacovigilance pour la fin du mois de janvier 2018. Pour l’instant, 23 000 signalements sur le portail dédié ont été recensés.

Mais si cette enquête est classique pour une agence sanitaire, c’est ailleurs que le changement s’annonce. Souffrant des défaillances de sa communication aux premières heures – version édulcorée pour parler des premiers mois –, elle tente maintenant de sauver les meubles et d’anticiper, pour les prochaines fois…

De la big cata au big data

Lors d’un séminaire organisé par France stratégie fin novembre, Dominique Martin avait regretté les techniques de communication au moment d’informer sur la nouvelle formule du Levothyrox, en amont des problèmes. « La technique consistant à passer par la relation médecin-patient pour informer les patients est obsolète », avait-il alors reconnu.

Et en plein mea culpa, l’ANSM semble maintenant s’être aperçue que les nouvelles voies de communication étaient un outil professionnel utile. « C’est un monde foisonnant et complexe », s’est ainsi risqué le directeur général de l’ANSM au sujet des réseaux sociaux.

« Jusqu’à mi-août, les centres de pharmacovigilance n’ont pas observé de problème particulier. Les choses se sont plutôt passées sur les réseaux sociaux, à partir de la mi-juillet, et il importe donc de mieux les utiliser pour la pharmacovigilance. L’analyse de risques doit être élargie à cette dimension nouvelle ».

L’ANSM recrute

Il était temps. L’ANSM vient de découvrir la puissance du Big data, déjà utilisé pour la prévision d’événements climatiques, pour l’élaboration de plans d’évacuation et pour l’information, mais aussi de manière quotidienne par les services marketing du monde entier.

Elle n’ira sans doute pas jusque-là, mais semble prête à prendre un virage vers le 21e siècle dans sa comm'. Information, renforcement des réseaux sociaux dans la gestion de crises et dans la veille… l'ANSM devra un peu tout réinventer. Et tiens, justement : l’Agence recrute à cet effet ! Fin novembre, elle a diffusé deux offres pour un(e) attaché(e) de presse et une autre pour… un(e) chef de pôle digital, media et veille, qui sera, entre autres, « mobilisé sur les sujets sensibles ». Avis aux intéressé(e)s.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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