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"Nous exerçons notre droit de retrait et nous n'effectuerons plus de visite à domicile jusqu'à lundi 8 heures, en solidarité avec notre collègue", a expliqué à l'AFP Frédéric Tryniszewski, président de SOS Médecins 68.
Un de ses confrères intervenait dans le centre-ville de Mulhouse pour une visite à domicile, samedi en début d'après-midi, chez une patiente lorsqu'il a été pris à partie par son conjoint qui lui reprochait “son délai d'intervention“, selon le récit du président de SOS Médecins 68.
L'homme, âgé de 32 ans, a menacé de mort le médecin, lui intimant de "dégager". "Il est ensuite allé chercher un fusil à pompe qu'il a braqué devant le médecin, en réitérant ses menaces de mort", toujours selon le Dr Tryniszewski.
"Il a pointé son arme quasiment à bout portant au niveau de la tête puis au thorax, en disant “je vais te flinguer, je vais fumer le médécin“, a précisé à l'AFP l'avocat du médecin agressé, Me Raphaël Nisand.
Effrayé, le jeune praticien de 30 ans a décidé de quitter les lieux. "Après s'être retourné, il s'est fait tirer dessus à deux reprises sur la cuisse droite, avec une violente douleur", a décrit le président de SOS Médecins 68.
Le généraliste a alors appelé la police qui a rapidement interpellé le tireur et saisi l'arme, "un fusil à billes, réplique très fidèle d'un fusil à pompe", toujours selon le Dr Tryniszewski.
Son confrère, a-t-il indiqué, "est particulièrement choqué" et présente "des hématomes". Examiné dimanche par un médecin de l'institut médico-légal de Mulhouse, aucun jour d'ITT, ne lui a néanmoins été prescrit, a annoncé Me Nisand.
François Braun a réagi : « Je condamne fermement l’agression inadmissible d’un médecin »
"Je condamne fermement l’agression inadmissible d’un médecin de SOS Médecins hier à Mulhouse, menacé de mort et blessé par des tirs lors d’une visite à domicile", a réagi le ministre de la Santé, dimanche sur Twitter.
"Je lui adresse tout mon soutien, ainsi qu'à ses proches et à toutes les équipes", a poursuivi François Braun.
Le jeune professionnel a déposé plainte. "Il réclamera 1 euro symbolique", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Nisand, précisant qu'outre, SOS Médecins 68, l'Ordre des Médecins du Haut-Rhin, ainsi que la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Mulhouse s'étaient portés partie civile.
Déjà connu de la justice, l'agresseur présumé a été placé en garde à vue et n'a pas contesté les faits. Il sera présenté à un juge aujourd’hui en vue d'une comparution immédiate, a indiqué le parquet de Mulhouse à l'AFP.
Les consultations à la permanence mulhousienne de SOS Médecins demeurent cependant toujours possibles "pour ne pas prendre en otage la population", a tenu à préciser le Dr Tryniszewski.
"Nous sommes parmi les derniers départements à assurer des visites à domicile, les soignants doivent être respectés", a-t-il encore souligné.
"C’est la continuité des soins qui est en jeu si les visites domiciliaires cessent, c’est nous tous qui risquons notre vie à cause de ce genre de comportement", a estimé Me Nisand.
Avec AFP
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