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En 15 interrogatoires éprouvants devant la cour d'assises du Doubs, où il comparaît depuis le 8 septembre pour 30 empoisonnements de patients âgés de 4 à 89 ans, dont 12 sont morts, Frédéric Péchier n'a pas cédé, malgré le flot de questions incisives et percutantes des représentantes du parquet et des avocats de parties civiles.
« Je ne suis pas l'empoisonneur, je vous le redirai autant de fois que vous voudrez l'entendre », a encore répété l'accusé de 53 ans devant la cour qui a terminé jeudi l'examen des deux derniers cas imputés au praticien.
Suivront à partir de vendredi son interrogatoire de personnalité puis les plaidoiries et les réquisitions du parquet. Le verdict est attendu d'ici au 19 décembre.
« Ce sont des erreurs médicales »
« Au terme de l'examen des faits qui vous sont reprochés, vous vous obstinez à nier les faits ? », a interrogé Frédéric Berna, qui représente de nombreuses victimes et leurs familles.
« Nous, les parties civiles, ne devons attendre aucune explication et aucune excuse de votre part, c'est dans ce cadre-là que nous abordons l'examen de votre personnalité et vous l'assumez totalement ? », a-t-il poursuivi.
« Totalement », lui a répondu l'accusé avec calme et fermeté.
Au fil des débats, l'ex-anesthésiste a admis, après l'exposé des expertises médicales, que 12 de ces patients, dont cinq sont décédés, avaient bien été empoisonnés mais qu'il n'avait rien à voir avec ces faits.
En revanche, « dans certains cas, ce ne sont pas des empoisonnements mais des erreurs médicales », a-t-il soutenu jeudi.
L'accusation soupçonne l'anesthésiste d'avoir introduit des produits – potassium, anesthésiques locaux, adrénaline, héparine ou encore Tramadol – dans les poches de perfusion des patients pour provoquer leur arrêt cardiaque et ainsi nuire à ses collègues anesthésistes qui en avaient la charge.
L'accusé comparaît libre mais encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Avec AFP
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