Internat en MG : vous reprendrez bien une année ?

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Une de plus, une de moins…

Internat en MG : vous reprendrez bien une année ?

Un rapport de l’Igas recommande de rallonger le DES de médecine gé’ d’un an, pour le faire passer à quatre. Les enseignants applaudissent, le syndicat des internes dit « pourquoi pas ». Et les internes en MG ?

Le sujet couve depuis déjà plusieurs années, et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) tente de briser la coquille. Dans un rapport sur la formation des médecins, rédigé en collaboration avec l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), le service administratif fait plusieurs recommandations. L’une d’entre elle a retenu l’attention du syndicat des internes en médecine générale (Isnar-IMG) et de celui des enseignants en MG (SNEMG) : ajouter une année au DES de médecine générale, qui dure actuellement trois ans.

Les rapporteurs recommandent également de « développer les stages chez tous les praticiens libéraux, tant pour les internes en médecine générale que dans les autres spécialités ». On peut donc imaginer une combinaison des deux : une quatrième année de DES consacrée à des stages ambulatoires en soins primaires en autonomie supervisée (Saspas).

Les syndicats sont chauds

Le SNEMG « salue les recommandations en faveur de la maîtrise de stage, du recrutement en enseignants et du soutien de la recherche en médecine générale », qu’il porte depuis plusieurs années. Il estime que cet encadrement permettra d’éviter la fuite des étudiants en troisième cycle de MG « vers d’autres modes d’exercice particulièrement peu cohérents avec les besoins de santé de la population », et estime qu’une telle décision « rendra le système de santé plus efficient ».

De son côté, l’Isnar-IMG est un peu plus prudent. Le sujet faisait partie des discussions du Conseil d’Administration réuni ce week-end à Tours, qui s’est prononcé en faveur d’une extension à quatre ans du DES. « Les internes disent pourquoi pas, mais posent leurs conditions », tempère néanmoins l’intersyndicale dans un communiqué paru ce lundi. Elle pose comme prérequis une hausse des effectifs d’enseignants en médecine générale, et s’opposera à une réforme qui transformerait l’année supplémentaire en « ajout bricolé », ou en un simple projet destiné à réguler la démographie médicale : « C’est la maquette dans sa globalité qui doit être réévaluée, pour une formation en quatre ans pertinente et cohérente dans le parcours de l'interne, lui permettant de concrétiser son projet professionnel ».

Et qu’en pensent les premiers concernés ? En 2013, l’Isnar-IMG avait réalisé une enquête auprès de plus de 1 500 internes en MG. Ils se déclaraient alors à 55 % contre. Après neuf ans, deux semestres, ce n’est pourtant pas grand-chose !

Laisse tomber, c’est mort

L’Igas a elle-aussi posé ses conditions à l’instauration d’une quatrième année, qui recoupent celles de l’Isnar-IMG : les « conditions de faisabilité [doivent être] évaluées et réunies (modèle de financement, réduction des inégalités et renforcement des filières les plus faibles) », et les maîtres de stage doivent être en nombre et en répartition suffisants.

Et combien ça coûterait ? « A modèle de financement inchangé, l’allongement de deux semestres extrahospitaliers systématiques pour 3 200 internes en médecine générale entraînerait une dépense supplémentaire de 150 millions d’euros dans les CHU, indemnisation de nouveaux maîtres de stages incluse, et suppose un financement MERRI supplémentaire du même montant et un quasi-doublement du nombre de maîtres de stage universitaires », précise le rapport. Ah ouais, 300 millions quand même… Il va peut-être falloir oublier.

Ou pas ! D'après le Dr Anas Taha, président du Syndicat national des enseignants en médecine générale, il y aura beaucoup de choses à discuter et des potentiels points de blocages, mais le financement serait loin d'être le principal.

 

Article édité le 19/04 à la suite d'une discussion avec le Dr Anas Taha.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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