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Des complications invalidantes
Chaque année, environ 30 000 implants vaginaux sont posés en France pour traiter l'incontinence urinaire ou les descentes d'organes. Cependant, certaines patientes rapportent des complications graves suite à l'intervention.
Céline, 42 ans, témoigne sur France Inter, des douleurs invalidantes qu'elle subit depuis son opération en 2019 :
« J'ai besoin d'une canne pour me déplacer. Je ne peux pas rester debout en statique. La position assise est compliquée. Conduire me provoque aussi des douleurs. Ma vie est un enfer depuis la pose de la bandelette. La douleur ne me quitte pas, elle est là 24 heures sur 24. »
Une errance médicale éprouvante
De nombreuses victimes rapportent avoir subi des années d'errance médicale avant d'obtenir un diagnostic correct. Céline raconte avoir envisagé le suicide assisté en Belgique après 5 ans de souffrance.
Elle dénonce l'attitude de certains médecins : « Découvrir toutes les histoires de femmes qui subissaient, comme moi, des mauvais diagnostics par les médecins alors qu'ils savaient pertinemment que la cause était la bandelette, c'est vous faire passer le message : 'C'est dans votre tête, les douleurs n'existent pas'. C'est m'avoir menti pendant toutes ces années-là. On m'a volé cinq ans de ma vie. »
Un encadrement sanitaire renforcé mais insuffisant
Depuis 2020, la pose d'implants vaginaux est soumise à une réglementation plus stricte en France. Les patientes doivent être informées des risques et la décision d'opérer doit être prise par une équipe pluridisciplinaire.
Cependant, selon Maître Hélène Patte, avocate des plaignantes, ces règles ne sont pas toujours respectées : « On a des femmes qui ont eu des dispositifs posés très récemment sans informations complémentaires, sans respect de la réglementation en vigueur, par des médecins qui expliquent qu'il y a très peu de complications ».
Face à cette situation, les victimes s'organisent. Une association, Balance Ta bandelette, a été créée pour informer et soutenir les femmes concernées. Le combat judiciaire se poursuit, avec désormais 113 plaintes déposées pour tromperie et blessures involontaires.
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