Grosse semaine en vue pour l’OMS ! Les pays membres doivent adopter le traité sur les pandémies, et s’attaquent au budget

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La semaine prochaine s’annonce cruciale pour l’OMS, dont les pays membres doivent adopter en assemblée un traité majeur sur les pandémies ainsi qu’un budget resserré, dans un contexte de retrait américain.

Grosse semaine en vue pour l’OMS ! Les pays membres doivent adopter le traité sur les pandémies, et s’attaquent au budget

© Midjourney X What's up Doc

Des dizaines de hauts dignitaires ainsi que des milliers de délégués sont attendus pour la 78ᵉ grand-messe annuelle de l’OMS, qui se tiendra à Genève du 19 au 27 mai, avec pour thème « Un monde uni pour la santé ».

« Ce grand rassemblement intervient à un moment charnière pour la santé mondiale », a déclaré la sous-directrice générale de l’OMS chargée de l’action stratégique dans les domaines de la gouvernance, de la mobilisation des ressources et des relations extérieures, Catharina Boehme, en conférence de presse.

« Les États membres sont confrontés à des menaces émergentes et à des changements majeurs dans le paysage de la santé mondiale et du développement international », a-t-elle observé.

Les pays vont examiner des dizaines de résolutions. Mais cinq ans après le Covid-19, et face à d’autres menaces comme le H5N1, la rougeole ou encore le mpox, les discussions les plus attendues concernent l’adoption d’un accord international pour mieux protéger le monde face aux pandémies.

Après plus de trois ans de négociations, le texte de l’accord a été finalisé le 16 avril par consensus. Les États-Unis n’ont pas participé à la fin des discussions, à la suite de la décision de Donald Trump de quitter l’OMS.

Le document doit maintenant être adopté par l’Assemblée mondiale de la santé, en principe mardi.

« Dans le contexte actuel où le multilatéralisme est particulièrement chahuté et où le monde est fragmenté, il est extrêmement important que ce type de dispositif soit adopté », a commenté le ministre français des Partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, auprès des journalistes.

« C’est un coup de fouet pour le multilatéralisme, même si c’est sans les États-Unis », a également estimé un diplomate européen, sous couvert de l’anonymat.

Le projet de résolution, finalisé le 12 mai, « vise à entériner l’adoption de l’accord et à lancer un groupe de travail intergouvernemental pour négocier une annexe technique qui porte sur le mécanisme d’accès aux pathogènes et de partage des avantages », à savoir les produits de santé qui en découlent comme les vaccins, a expliqué Anne-Claire Amprou, ambassadrice française pour la santé mondiale.

Une première réunion doit commencer avant le 15 juillet. Les résultats sont attendus « dans un an à la prochaine assemblée » en 2026, a précisé Anne-Claire Amprou, qui a co-présidé l’organe de négociation de l’accord.

Le tout sera ensuite ouvert à la signature des États : 60 ratifications sont nécessaires pour l’entrée en vigueur du traité, selon le conseiller juridique principal de l’OMS, Steven Solomon.

La question des financements américain reste centrale

La réorganisation de l’OMS et ses finances vont également accaparer l’Assemblée mondiale de la santé.

L’administration Trump refuse de payer les cotisations convenues pour 2024 et 2025, tout en gelant pratiquement toute l’aide étrangère américaine, y compris une aide considérable aux projets de santé dans le monde entier.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti fin avril que les coupes budgétaires des États-Unis — historiquement de loin son plus grand donateur — laissaient les comptes de l’agence onusienne dans le rouge, la forçant à réduire ses opérations et à licencier du personnel.

Les annonces de suppressions d’emploi ne sont pas attendues dans l’immédiat, mais l’OMS a annoncé mercredi une réduction de près de moitié de son équipe de direction.

La semaine prochaine, les États membres devront se prononcer sur une proposition d’augmentation des cotisations obligatoires à l’OMS de 20 % pour le budget 2026-2027, a expliqué Catharina Boehme.

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En 2022, ils avaient déjà accepté de les porter « à 50 % du budget », mais il est « essentiel » qu’ils « approuvent cette nouvelle augmentation », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus mercredi lors d’une réunion au siège.

Ils doivent aussi adopter le budget 2026-2027, alors que les investissements dans l’aide au développement, y compris les ressources pour la santé, diminuent partout.

« Nous avons proposé un budget réduit de 4,2 milliards de dollars (...), soit une réduction de 21 % par rapport au budget initial proposé de 5,3 milliards », a souligné M. Tedros.

Si l’augmentation des contributions obligatoires est approuvée, l’OMS estime pouvoir réunir plus de 2,6 milliards de dollars, soit plus de 60 % de l’enveloppe.

« Il reste donc un déficit budgétaire anticipé de plus de 1,7 milliard de dollars », a averti le chef de l’OMS.

Avec AFP

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