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Des milliers d’euros dépensés pour des cours jamais dispensés. Quatre prévenus sont jugés jusqu'à mercredi pour leur participation à cette vaste escroquerie présumée qui a fait entre 150 et 200 victimes, selon Ouest France et Le Parisien.
Le cerveau présumé, Samy N. aujourd’hui âgé de 25 ans, était lui-même étudiant en médecine au moment où il a fondé Hippocrate France, une entreprise de cours préparatoires aux études de médecine.
Il est poursuivi, entre autres, pour escroquerie et travail dissimulé. Les trois autres prévenus comparaissent, eux, pour complicité.
L’ambition, réelle ou fictive, du jeune homme était d’ouvrir plusieurs antennes dans le pays, de recruter 7 500 étudiants et 350 professeurs, selon Le Parisien.
Des dizaines de familles d’étudiants auraient versé entre 3 000 et 11 000 euros à cette prépa autoproclamée « innovante » et « d’excellence ».
400 000 euros de préjudices
Au cours de l’instruction, Samy N. a rejeté toute intention frauduleuse. « Il a clairement reconnu sa mauvaise gestion, mais pour un étudiant en 3e année passionné de médecine, je ne pense pas qu'il ait eu le dessein de commettre une escroquerie médiatique qui, immanquablement, allait ruiner sa carrière », avait déclaré en novembre à l’AFP, son avocat Me Jean-Laurent Panier.
Le fondateur se défend en expliquant avoir été pris dans un « engrenage ». Selon son estimation, entre 150 et 200 personnes ont été victimes de l'entreprise fantôme, pour un préjudice total de 400 000 euros.
L’enquête a révélé que plusieurs milliers d’euros versés sur les comptes d’Hippocrate ont atterri sur le compte personnel du jeune homme. Les enquêteurs ont qualifié son train de vie de « dispendieux », après avoir découvert, à son domicile, des bijoux et accessoires de luxe.
Au total, 107 familles se sont constituées parties civiles. 56 ex-salariés de l’entreprise qui disent ne jamais avoir été payés, ont engagé également des procédures prud’homales, selon Le Parisien.
« Les victimes attendent de ce procès une prise de conscience des préjudices colossaux subis. Elles souhaitent que la justice reconnaisse leur statut et accorde une indemnisation en conséquence », a précisé au Parisien Me Delcarte, avocat de 63 d’entre elles.
Sans compter « le préjudice moral subi par (no)s enfants, qui se sont sentis responsables en ayant fait le choix d’Hippocrate », a soupiré la mère d’un étudiant auprès du quotidien.
L’ex-étudiant en médecine avait déjà été condamné pour « pratiques commerciales trompeuses » en 2021, après avoir créé une société de formation qui n’a, elle non plus, jamais assuré d’enseignements. En plus des chefs d’accusation dont il fait l’objet, il est donc également jugé pour direction d’une entreprise malgré l’interdiction.
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