
A partir de témoignages de personnels hospitaliers, la réalisatrice Belisa Jaoul a écrit huit épisodes d'une mini-série de 4 minutes, diffusées sur la chaîne Youtube Mur de blouses. Ces paroles "fictionnées" sont interprétées par Joshua, Aloïs, Grégoire, Sylvie, Jehane, Nathalie, Etienne et Marion, tous soignants à l'hôpital public.
Aloïs est interne. Il se dit "qu'il va prendre l'habitude", "que cela va s'arranger" mais "le temps passe". "Tout empire et (il) ne s'y fait pas du tout". Jehane est médecin "précaire" mais "veut rester, enfin voulait ...", elle ne sait plus trop.
Sylvie, "infirmière depuis 30 ans", se remémore ce moment où son patient est mort alors qu'elle n'avait pas pu lui accorder les 5 minutes qu'il lui avait demandé du fait de "la réalité de son programme", "de ses 12 patients", de sa collègue "absente et non remplacée".
Les citoyens doivent savoir dans quelle situation se trouve l'hôpital
"Les citoyens doivent savoir dans quelle situation se trouve l'hôpital, doivent se sentir concernés par la mort de l'hôpital, pour faire pression sur nos élus", a expliqué à l'AFP le Dr Marion Malphettes du service d'immuno-pathologie de l'hôpital Saint-Louis, à l'origine du projet avec Belisa Jaoul.
"Dans un contexte de dégradation extrême des conditions du soin à l’hôpital public, les enjeux des politiques publiques concernant l’hôpital ne font pas l’objet de discussions démocratiques. La parole des soignants rencontre de multiples obstacles qui empêchent chacun d’être conscient de ce qu’il se passe vraiment", détaille l'association Mur de blouses dans un communiqué de présentation de la série.
Avec AFP