Des blouses blanches par centaines pour les obsèques de Carène Mezino, l’infirmière tuée au CHU de Reims

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Plusieurs centaines de personnes, dont le ministre de la Santé, François Braun, ont assisté hier, le 1er juin aux obsèques de Carène Mezino, l’infirmière de 37 ans poignardée à mort fin mai au CHU de Reims par un homme atteint de troubles mentaux.

Des blouses blanches par centaines pour les obsèques de Carène Mezino, l’infirmière tuée au CHU de Reims

La famille de Carène Mezino avait demandé aux personnels de venir en tenue de service.

© Captures

"Ta disparition tragique nous met en colère", a lancé la mère de Carène Mezino, l’infirmière poignardée du CHU de Reims, lors de la cérémonie, en la basilique Saint-Remi de Reims, après avoir tracé le portrait d'une jeune femme solaire, dynamique et aimante.

Son veuf a rendu hommage au "dévouement sans limites" de son épouse, mère de deux enfants de huit et onze ans, qui mettait "les intérêts des autres avant les siens".

Dès 8h, de nombreux professionnels de santé sont entrés en blouse blanche dans la basilique, qui peut accueillir 1 200 personnes. Des agents de la protection civile étaient eux aussi habillés en uniforme.

La famille de Carène Mezino avait invité, dans l'avis de décès, "les personnes de la fonction publique" à venir "dans leur tenue de fonction", "afin de souligner leur engagement".

« Carène est morte en tenue de service, et c’est parce qu’elle était en tenue de service qu’elle est morte »

"Carène est morte en tenue de service", a souligné le président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Reims, Eric de Moulins-Beaufort. Et "c’est parce qu’elle était en tenue de service qu’elle est morte".

L'infirmière a été attaquée au couteau le 22 mai au sein même du CHU par un homme de 59 ans, schizophrène et paranoïaque, qui a aussi blessé une secrétaire médicale.

Ce Rémois célibataire et sans profession, mis en examen pour "assassinat" et "tentative d'assassinat", avait expliqué vouloir "se venger" du "personnel hospitalier".

« Notre profession n'est pas à l'abri de ce genre d'agressions, on n'est pas protégé du tout, du tout, du tout »

Suivi depuis 1985, régulièrement hospitalisé et placé sous "curatelle renforcée", cet homme est soumis à un traitement médicamenteux quotidien.

"Il y a beaucoup de tristesse, de peine pour son mari, ses enfants", a déclaré Annabella Goncalves-Rolo, infirmière et ancienne collègue de Carène Mezino. "Et il y a aussi, comme on dit, un peu de la colère parce que ça n'aurait pas dû arriver et ça ne devrait pas arriver."

"Notre profession n'est pas à l'abri de ce genre d'agressions, on n'est pas protégé du tout, du tout, du tout", a déploré Michèle Nicolas, infirmière au CHU de Reims.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-drame-de-reims-alerte-sur-la-crise-de-la-psychiatrie-et-apres

"On ne peut pas penser qu'on va au boulot pour se faire assassiner et donc on espère faire passer un message aussi au gouvernement et au président de la République."

Avec AFP

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