CPTS et assistants : la réponse d’Agnès Buzyn aux déserts médicaux

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La mise en place des CPTS et du nouveau métier d’assistant médical passera par des négociations conventionnelles, qui débuteront dans quelques jours. L’objectif : un déploiement durant le premier semestre 2019.
 

CPTS et assistants : la réponse d’Agnès Buzyn aux déserts médicaux

Comment réguler la démographie médicale sans renoncer à la liberté d’installation ? L’une des réponses imaginées par le Gouvernement, c’est le gain de pertinence et d’efficience du parcours de soin. Un gain qui passera notamment par un compromis, par une petite réduction de la liberté d’exercice : celle d’une forte incitation à l’organisation en réseau via les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).
 
Et ça doit aller vite ! La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2019 n’avait pas encore été votée que la ministre de la Santé avait déjà pris rendez-vous avec l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) pour mettre en place des négociations conventionnelles. Elles débuteront dès le mois de janvier, avec un débat préliminaire à leur ouverture, organisé à l’Uncam le 7 janvier.
 
Aide-toi, et le ciel t’aidera
 
Est-ce aux médecins de s’adapter à la démographie médicale ? « Les médecins ne peuvent pas se défausser de cette responsabilité collective de renforcer l'accès aux soins », répond dans Le Généraliste le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, en réaction aux vœux d’Emmanuel Macron. Le président de la République rappelait le 31 décembre dernier sa volonté de voir les médecins s’installer là où il en manque. « Nous devons apporter une réponse en préservant la liberté d'installation ou le politique le fera de façon drastique et autoritaire », estime le responsable du syndicat majoritaire.
 
La réponse, c’est ce petit compromis qui ne plait pas forcément aux médecins solitaires. Car l’objectif affiché, c’est la fin de l’exercice isolé en 2022 avec la création d’un millier de CPTS. Avec un avantage non négligeable pour l’État : l’organisation de la prise en charge des soins non programmés en ville, pour soulager l’hôpital.
 
Pour rallier les médecins à sa cause, Agnès Buzyn propose que leur rémunération soit modulée en fonction de leur volonté à travailler en exercice coordonné. Pour l’instant, elle ne parle pas de bonus ni de malus… Ce qui laisse penser qu’il pourrait y avoir les deux.
 
Moins d’administratif, plus de biff
 
Deuxième axe de réforme pour les libéraux : la création des assistants médicaux. Elle sera elle aussi au programme des négociations conventionnelles, et permettront de libérer du temps médical, et donc de traiter plus de patients par médecin. La ministre de la Santé a dessiné les grands contours de leurs missions « administratives et soignantes ». Qualification minimale pour le job : aide-soignant.
 
Le coût des assistants médicaux sera pris en charge sous certaines conditions : exercice coordonné en secteur 1, en cabinet de groupe. Leur financement par l’Assurance maladie a vocation à baisser au cours du temps, compensée par le gain financier des médecins qui verront plus de patients. C’est en tout cas l’idée.
 
Pour ces deux réformes, les échéances sont fixées. Les négociations sur les assistants médicaux (et notamment sur leur rémunération qu’Agnès Buzyn souhaite attractive) et les CPTS devront aboutir au second trimestre 2019.
 

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