Compétences médicales : le DPC pour toujours se dépasser

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L’arrivée du praticien en jungle hospitalière ne marque pas la fin de sa formation, bien au contraire. Le développement professionnel continu contribue à maintenir à jour - voire à parfaire - ses compétences médicales pour que celui-ci aille au-delà de ses acquis. 

Compétences médicales : le DPC pour toujours se dépasser

Initié par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) en 2009 et adapté par la loi de Modernisation du système de Santé en 2016, le développement professionnel continu (DPC) est un dispositif de formation réglementé. Effectif depuis le 1erjanvier 2013, il contribue au maintien et l'actualisation des connaissances et des compétences, mais aussi à l'évaluation et l'amélioration des pratiques professionnelles et de gestion des risques des soignants – notamment les médecins - exerçant en France. Il s’agit d’une obligation triennale qu’il convient de respecter, et pour ce faire, l'Agence nationale du DPC(ANDPC) met à disposition des médecins une offre de formations composée d'actions et de programmes de DPC.
 

Comment ça marche ? 

En pratique, chaque médecin doit suivre un parcours de DPC sur 3 ans, à raison de 21 heures par an. Tous les trois ans, selon sa spécialité, le praticien doit suivre une action de formation considérée comme prioritaire au niveau national, ainsi qu’une action d’évaluation des pratiques professionnelles de priorité nationale.
Un document de traçabilité, rempli par les organismes agrées et complété par le médecin, est disponible en ligne sur le site de l’ANDPC. Régulièrement, le conseil de l’Ordre des médecins consulte ce document. S’il considère que les actions de DPC engagées dans les trois années écoulées ne sont pas suffisantes, un risque d’insuffisance professionnelle peut alors être décrété et, au cas par cas, des sanctions peuvent être envisagées.

Trouver sa formation

Un moteur de recherche de toutes les formations officielles agréées l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu est disponible en ligne. Les programmes et les actions de DPC sont dispensés par des structures de formation seules habilités à le faire, appelées organismes de DPC (ODPC). En règle générale, il s’agit principalement d’associations, d’entreprises, d’universités ou  d’établissements de santé. Il existe environ 250 organismes de formation agréés délivrant quelques 3000 programmes de formation pour les médecins (rien que ça !). Pour les praticiens hospitaliers, inutile de créer un compte personnel sur le site www.mondpc.fr. Il suffit de se renseigner sur un organisme de DPC et son programme, depuis le moteur de recherche de l’ANDPC ou directement auprès de son employeur. L'inscription au programme de DPC se fera directement auprès de l'organisme de DPC concerné. 
 

 Et la recertification dans tout ça ?

Dans le cadre du projet « Ma santé 2022 », le principe d'une recertificationrégulière des compétences et des connaissances des médecins a été voté le 20 mars 2019 à l'Assemblée nationale. Cette nouvelle procédure d'actualisation régulière des compétences des médecins ne devrait devenir obligatoire que pour les futurs diplômés à partir de 2021 et simplement ouverte - quoi que fortement encouragée - à tous les autres médecins inscrits au tableau de l’Ordre. Pour Sylvain Gautier, secrétaire général de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI)« la nécessité d’entretenir ses connaissances est évidente. C’est indispensable pour le médecin comme pour le patient. D’une part, le médecin maintient un niveau de compétences et de connaissances qui le rassure et d’autre part le patient dispose d’une meilleure qualité des soins ». Et d’ajouter : « La recertification va plus loin que le DPC, elle intègre par exemple la démarche d'amélioration de la relation avec le patient qui est très importante ».
Concernant sa périodicité, « tous les six ans, les médecins devront apporter la preuve qu’ils ont fait ce qu’il fallait pour maintenir à niveau leurs compétences », plaide le professeur Bruno Riou, doyen de la faculté de médecine de Sorbonne Université, qui a remis à Agnès Buzyn en novembre 2018 un rapport sur le sujet« Nous sommes armés en sortant d'un DES », estime Sylvain Gautier, « mais nous savons que cela a vocation à évoluer et qu’il faut continuer à se former. En cela le cycle des six ans est pertinent ».
 

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