Comment les hôpitaux se préparent à la prochaine crue

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Comment les hôpitaux se préparent à la prochaine crue

Au bout de plus d’une semaine de pluie, la Seine a fini par sortir de son lit. Résultat : Paris et ses hôpitaux sont en alerte, et un plan anti-crue a été activé. Le point sur son contenu avec le Dr Michel Gentile, responsable de la sécurité à l’ARS Ile-de-France.

 

Alors que Paris attendait avec impatience le mois de juin pour fêter le retour du beau temps, la Seine en a vraisemblablement décidé autrement. Quais inondés et hôpitaux en vigilance renforcée, la spectaculaire montée des eaux a forcé l’AP-HP à prendre des mesures préventives importantes.

Préparer pour mieux gérer

Les risques de crues font partie des évènements naturels que les autorités sanitaires préparent régulièrement. La préfecture de police de Paris, conjointement avec l’ARS Île-de-France et l’AP-HP, a par exemple effectué en mars l’exercice Sequana, pour vérifier et optimiser la gestion des risques en cas de forte montée des eaux.

« Les crues sont susceptibles de survenir habituellement de décembre à mars », explique le Dr Michel Gentile, conseiller sanitaire de zone, responsable du Département défense et sécurité (DDS) pour l’ARS d’Île-de-France. « Juin n'est pas le mois habituel pour qu’une crue survienne, on l'attendait plutôt en hiver », précise-t-il.

Face à ce scénario inattendu devenu réalité, les établissements de santé ont dû activer leur plan de protection contre les inondations (PPCi), afin de minimiser l’atteinte faite au matériel et surtout aux patients.

Les équipements et les patients d’abord

Concrètement, ces plans consistent en premier lieu pour les équipes médicales à mettre à l’abri les patients et le matériel d’intervention. En cas d’inondation, les systèmes de traitement et de purification de l’eau peuvent subir de graves dommages. Les équipes soignantes doivent donc aussi prévoir, si elles jugent le risque trop important, de déplacer les patients les plus fragiles (comme ceux sous dialyse) vers un établissement voisin non impacté par la crue.

« Lorsque ce genre de situation arrive, les médecins et le personnel de santé prévoient de déprogrammer ce qui peut l’être et de freiner les admissions », spécifie le Dr Michel Gentile. « Cette fois-ci, nous n’avons pas eu plus de 400 personnes à évacuer sur toute l’Île-de-France, ce qui est un chiffre plutôt faible si on prend en compte les 35 à 40 000 lits que compte les établissements de la région », se réjouit le médecin de l’ARS.

« Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là », précise-t-il. « Cette fois, le scénario a oscillé entre R 0.6 et R 0.8, ce qui correspond respectivement à 60% et 80% du débit de la crue de 1910. Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Pour être toujours prêts, nous retravaillons régulièrement nos plans et nous les faisons évoluer en y intégrant des éléments de terrain, comme ceux constaté ces jours derniers. »

Reste à savoir si pour la prochaine grande inondation, les palmes et le tuba feront partie du kit de survie du médecin en milieu hospitalier. 

Source:

Johana Hallmann

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