Yannick, 37 ans, généraliste dans un centre de santé
« Je démarre ma journée à 8 h 15 en commençant par saluer mes secrétaires !
Je travaille à mi-temps : je suis maître de conf' à la fac et j’ai 25 h de consultation par semaine, réparties sur 5 demi-journées. Je ne prends pas particulièrement de pause. Je suis souvent le matin à la fac et l’après-midi au centre de santé. J’enchaîne les deux exercices. Je m’octroie seulement une pause de 30 min à l’heure du déjeuner. Exerçant en centre de santé, je n’ai pas de travail de comptabilité ou de gestion du personnel. Mais je m’occupe d’autres tâches comme les demandes d’ALD, les dossiers d’admission, la gestion des dossiers patients… Cela me prend 2 à 3 h/semaine. En cas d’imprévu, il serait compliqué d’être relayé par un confrère. Nous travaillons en décalé et les collègues ont leur agenda plein. Le soir je termine à 18 h 30 officiellement mais à 20 h officieusement, le temps de finir mes consult’ et de ranger les prises de sang. C’est moi qui ferme l’établissement : toujours en retard, j’ai fini par avoir les clés !
Une fois chez moi, comme nous sommes en sous-effectif, j’ai souvent des cours et des thèses à revoir pendant les week-ends et les vacances. »
Julien, 36 ans, anesthésiste-réanimateur en clinique
« Le matin, j’arrive à 7 h 30 et démarre ma journée en préparant mon matériel d’anesthésie.
Je travaille en moyenne 12 h/jour et ce, 3 j/semaine. Je ne prends pas de pause et mange en 10 min. En tant que remplaçant, j’ai la chance d’échapper aux tâches administratives ! En cas d’urgence perso, j’ai la possibilité d’être relayé.
Le soir, je finis à 19 h 30 une fois les blocs et visites terminés. Le statut de remplaçant me permet aussi d’organiser mon temps de travail comme je le souhaite. Mon travail n’empiète donc pas sur mes week-ends ni mes vacances. »
Julie, 33 ans, chirurgien viscéral à l’hôpital
« J’arrive au CHU à 7 h 45.
Je travaille entre 11 et 12 h/jour du lundi au vendredi. Sans compter les astreintes et gardes qui gonflent le compteur à 60 h de boulot par semaine. Je commence toujours par regarder les relevés des constantes des patients sur l’ordi. Pour le déjeuner, je me prends 1 h… lorsque j’ai le temps. Mes pauses sont variables et imprévisibles en fonction de l’activité du service. Les tâches administratives me prennent entre 6 et 7 h/semaine, que je réalise plutôt en fin de journée. En cas de besoin, je peux toujours compter sur un confrère.
Je termine ma journée vers 20 h en fonction de mon timing perso. Et le travail n’empiète jamais sur mon temps de repos ! »
Vincent, 30 ans, psychiatre à l’AP-HP
« Ma journée démarre à 9 h 30 avec les transmissions et se termine à 18 h 30. Mon temps de travail est considérablement allongé par la réalisation de gardes : 24 à 48 h/semaine. Au final, je travaille 70 h/semaine environ. Le midi, je déjeune en 30 min, si je reste à l’hôpital ; parfois je prends 2 h, lorsque je m’octroie un restaurant. Les pauses non plus ne sont pas définies et s’effectuent de manière informelle entre deux patients. Je consacre entre 10 et 20 % de mon temps aux tâches administratives. Et comme je suis universitaire, j’enseigne et fais de la recherche en plus.
Comme il y a toujours un médecin en poste, je peux partir en cas d’urgence. Pas de travail supplémentaire les week-ends et vacances, on me laisse tranquille. »
Sarah, 36 ans, urgentiste à l’hôpital
« Je travaille 48 h/semaine. J’arrive au CHU à 8 h 15 et commence en général par les transmissions des patients de la nuit.
Je déjeune vers 11 h, le plus souvent en tapant mes prescriptions. Je prends très, très rarement des pauses… sauf en cas de "trou" dans l'activité, ce qui n'arrive quasiment jamais aux urgences… Et si j’en prends une (pour me faire un thé par exemple), elle dure 10 min max. Concernant, les tâches administratives, il faut compter 5 à 10 min pour 15 min de consult’. Parfois cela monte à 45 min de tâches administratives lorsqu’il faut négocier l’imagerie, organiser un transfert, gérer un problème psychologique ou social…
Le soir, je pars fréquemment à 19 h 30, une fois que la relève est arrivée et qu’il ne reste plus que la prescription de sortie ou d’hospit’ à faire. Les week-ends, les gardes sont fréquentes. Parfois il faut reprendre celles de collègues malades et modifier ses vacances… »
Sébastien, 37 ans, pneumologue dans un CHU
« Le matin, j’arrive à 8 h 15 après avoir déposé les enfants à l’école. La première chose que je fais est de boire un café ! Je ne déjeune jamais car je n’ai pas le temps. En général, je grignote un morceau en 10 min dans la salle de repos des infirmières. J’en profite pour consulter mes e-mails.
Je ne prends pas de pause non plus. Je suis hospitalo-universitaire et consacre 30 % de mon temps "CHU" aux tâches administratives, d’enseignement, de recherche et de gestion du service. En cas d’urgence perso, je peux compter sur un collègue.
Le soir, je pars habituellement à 20 h 30. Je travaille 2 matinées un week-end toutes les 6 semaines mais sinon, c’est repos. »