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Le groupe Walgreens Boots Alliance a conclu un accord en vertu duquel il va payer 300 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites fédérales, ont annoncé lundi dans un communiqué commun les ministères de la Justice et de la Santé et l'agence américaine anti-drogue (DEA).
Le groupe paiera 50 millions supplémentaires si Walgreens est vendu avant l'exercice fiscal 2032.
Les autorités lui reprochaient d'avoir « honoré illégalement des millions d'ordonnances non fiables pour des opiacés et d'autres substances contrôlées » et d'avoir ensuite demandé remboursement auprès de Medicare (assurance-santé publique des plus de 65 ans) et d'autres programmes fédéraux.
Les faits reprochés se sont produits entre environ août 2012 et le 1er mars 2023, période pendant laquelle Walgreens a fourni, en « toute connaissance », des « quantités excessives d'opiacés » notamment via des ordonnances pour « l'association particulièrement dangereuse et addictive de trois médicaments connus comme la ‘trinité’ ».
La chaine de pharmacie faisait pression pour que les employés délivrent les ordonnances sans poser de questions
La plainte des autorités affirmait également que Walgreens, l'une des plus grandes chaînes de pharmacies aux Etats-Unis, « faisait pression sur ses pharmaciens pour qu'ils honorent les ordonnances rapidement et sans prendre le temps de vérifier qu'elles étaient légales ».
Walgreens avait déjà accepté en novembre 2022 de payer 4,95 milliards de dollars sur quinze ans dans le cadre d'un accord avec des États et des collectivités locales américaines.
En même temps, la chaîne concurrente CVS avait accepté le versement sur dix ans d'environ 5 milliards de dollars.
Les autorités américaines ont récolté plusieurs dizaines de milliards auprès d'entreprises liées à la crise des opiacés, en particulier des laboratoires pharmaceutiques - comme Purdue qui est considéré comme le déclencheur de cette crise - mais aussi des distributeurs de médicaments (CVS, Walgreens, Walmart), une filiale du géant français de la publicité Publicis ou encore le cabinet de conseils McKinsey.
Selon les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), près de 727 000 personnes ont succombé dans le pays entre 1999 et 2022 à une overdose liée à la prise d'opiacés, obtenus sur ordonnance ou de manière illégale.
Pour la première fois depuis 2018, le nombre de morts liées aux opiacés (principalement le fentanyl) a légèrement diminué en 2023 sur un an.
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