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Âgé de 44 ans, l’accusé, qui travaillait en soins palliatifs, risque la prison à perpétuité. Le parquet a par ailleurs requis qu’il ne soit pas libéré après 15 ans de réclusion (comme cela est possible en Allemagne) en raison de la gravité des faits, et qu’il n’ait plus jamais le droit d’exercer sa profession.
Les avocats de la défense ont demandé son acquittement.
Au début du procès, en mars dernier, le soignant était accusé de neuf meurtres, avant que quatre autres décès ne lui soient imputés. Les faits reprochés ont été commis en quelques mois, entre décembre 2023 et mai 2024, à l’hôpital de Würselen, près d’Aix-la-Chapelle.
Selon l’acte d’accusation, il aurait administré des surdoses de sédatifs ou d’analgésiques à ses patients, en phase terminale pour la plupart très âgés.
Travailler moins, tuer plus
« Son objectif était d’immobiliser ceux qui nécessitaient des soins afin d’avoir le moins de travail possible pendant ses gardes de nuit », est-il écrit.
L’accusé s’est érigé en « maître de la vie et de la mort », a avancé le parquet au début du procès.
Selon l’accusation, l’infirmier travaillait « sans enthousiasme » et « sans motivation ». Face aux besoins des patients nécessitant beaucoup de soins, il se serait montré « irrité » et sans empathie.
L’affaire fait écho à celle d’un médecin spécialisé dans les soins palliatifs à domicile, accusé du meurtre de 15 patients et soupçonné d’en avoir tué six fois plus, dont le procès s’est ouvert le 14 juillet à Berlin.
Ce praticien, âgé de 40 ans, aurait administré à ses patients, âgés de 25 à 94 ans, « sans indication médicale ni consentement », un sédatif suivi d’un relaxant musculaire. Une association qui entraîne une paralysie des muscles respiratoires puis un arrêt respiratoire et la mort en quelques minutes.
Dans au moins cinq cas, il est soupçonné d’avoir mis le feu au domicile de ses victimes pour masquer ses crimes.
L’Allemagne reste également marquée par le cas d’un soignant tueur en série qui avait sévi au début des années 2000 : Niels Högel, un ex-infirmier souffrant « d’un trouble narcissique sévère », selon les psychiatres, qui avait été condamné en juin 2019 à la perpétuité pour le meurtre d’au moins 85 patients dans deux hôpitaux en Basse-Saxe (nord).
Avec AFP
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