Accès aux soins : Les syndicats médicaux attendent des actes

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La plupart ont tout de même signé la charte

Accès aux soins : Les syndicats médicaux attendent des actes

Agnès Buzyn réunissait ce mardi 6 février les syndicats représentatifs des professionnels de santé lors du premier comité national de suivi du plan pour renforcer l’accès territorial aux soins. Si tous ont signé la charte pour sa mise en œuvre, la plupart restent vigilants.

« C’est l’heure d’agir concrètement sur le terrain. » Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins a réagi sur Twitter après la réunion du comité national de suivi du plan pour renforcer l’accès territorial aux soins présidée par la ministre de la Santé. Pour lui, cette réunion des acteurs de santé autour du mot d’ordre #SoinsPourTous « réaffirme l’importance des  territoires et la coopération de tous les partenaires. »

Une coopération également attendue par Agnès Buzyn, qui a fait signer aux syndicats une charte « relative à la mise en œuvre » du plan. Le texte conclu entre l'État et 24 organisations syndicales de professions de santé de ville, selon l’APM, est synonyme d’un « engagement collectif pour cet objectif de couvrir tout le territoire », a expliqué la ministre de la Santé sur Twitter.

Prochain rendez-vous dans six mois

Le comité installé mardi sera chargé de veiller à la mise en oeuvre de ce plan pour « renforcer l'accès territorial aux soins » et se réunira tous les six mois. Il avait été annoncé le 13 octobre dernier concomitamment avec le plan, qui rassemblait alors 20 mesures réparties dans quatre axes prioritaires. Mardi, Agnès Buzyn a préféré présenter six chantiers « particulièrement structurants » et regroupant 24 mesures.

Parmi elles, la mise en œuvre d’allégements de cotisations dans le cadre du cumul emploi-retraite ou la simplification des coopérations entre professionnels de santé. Le plan rappelle également l’engagement de campagne du président de la République de doubler le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles d’ici à 2022. Mais du côté des médecins libéraux, l’impatience commence à guetter.

Les syndicats libéraux vigilants

Pour MG France, premier syndicat représentatif des médecins généralistes, si « la plupart de ces mesures sont l’objet d’un consensus intersyndical et interprofessionnel (…) elles seront insuffisantes sans l’implication des médecins généralistes sur le territoire. » Le syndicat estime  dans son communiqué que « de nouveaux modes d’organisation sont dès aujourd’hui indispensables » pour faire face à la « diminution inévitable du nombre de professionnels en exercice. »

Même son de cloche chez les médecins du SML. Le syndicat annonce qu’il « suivra de très près et avec la plus grande vigilance » la mise en œuvre du plan. Un plan qui ne dit pas assez clairement que les libéraux ont une place centrale, notamment par rapport aux MSP (1). Le SML veut s’assurer « que les mesures de soutien envisagées soient bien ouvertes à toutes les formes d’exercice cordonné et pas uniquement aux MSP bénéficiant de subventions publiques. » Le syndicat se réserve d’ailleurs la possibilité « de réclamer des ajustements ultérieurs. »

«  La baguette magique pour résoudre ce dilemme n’existe pas »

Chez les jeunes et futurs médecins, le ton est plus doux. « L’ANEMF (2) est heureuse de voir ses propositions reprises », applaudissent ces étudiants, qui soutiennent notamment les mesures visant à valoriser financièrement l’engagement des maîtres de stage dans les zones sous-denses ou à lever les freins financiers et matériels à la réalisation de stages dans ces zones. Des mesures annoncées qui doivent « permettre de rendre leur attractivité à des modalités d’exercice en perte de vitesse », estiment les futurs médecins.

Face à la pénurie médicale dans certains territoires, le Dr Yannick Schmitt, président de ReAGJIR (3), estime lui que « la baguette magique pour résoudre ce dilemme n’existe pas ». S’il salut les mesures présentées, le jeune MG alsacien tempère tout de même en rappelant que rien n’est fait pour « l’amélioration de la protection sociale des jeunes médecins (…) qui est un des principaux déterminants à l’installation en médecine libérale. »

(1) Maisons de Santé Pluridisciplinaires. 

(2) Association Nationale des Étudiants en Médecine de France. 

(3) Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants. 

Source:

Thomas Moysan

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