Affaire Péchier, l’amertume d’une infirmière accusée à tort : « À l’époque, c’était moi la coupable »

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Une infirmière qui travaillait à Besançon avec l’anesthésiste Frédéric Péchier a raconté vendredi à la cour sa souffrance d’avoir été soupçonnée à tort d’une erreur médicale... tout en défendant l’accusé qu’elle continue à croire innocent.

Affaire Péchier, l’amertume d’une infirmière accusée à tort : « À l’époque, c’était moi la coupable »

© Midjourney x What's up Doc

Carelle était en poste à la clinique Saint-Vincent à l’été 2012, au moment où l’établissement a dû faire face, en l’espace de quelques semaines, à deux hémorragies massives sur des patients, dues à des injections inexpliquées d’héparine, un anticoagulant.

Ces cas font aujourd’hui partie des 30 empoisonnements présumés, dont 12 mortels, survenus entre 2008 et 2017, que l’accusation impute à Frédéric Péchier.

Les deux patients ont été sauvés, grâce à un antidote et une transfusion.

Lors du premier cas, Carelle, infirmière de nuit, a été accusée par ses supérieurs d’avoir injecté de l’héparine à la patiente de 80 ans, quelques heures avant l’opération, parce qu’elle se serait trompée de malade.

Plus de chirurgie et une dépression de deux ans

À la barre de la cour d’assises, Carelle a raconté avec émotion et colère qu’à cause de ces soupçons elle avait arrêté de travailler en chirurgie et souffert de dépression pendant deux ans. Au final, a-t-elle résumé, c’est seulement plusieurs années plus tard, au moment des premières investigations judiciaires, qu’elle a été « innocentée » par la police, qui a exploité la piste d’un acte malveillant.

Cette piste, Carelle dit pourtant en avoir parlé à ses supérieurs dès septembre 2012, après la deuxième hémorragie. « Vous avez un fou au bloc qui injecte vos patients ! », avait-elle lancé à un anesthésiste, selon son récit.

« J’avais entière confiance en lui »

Pourtant, « on ne m’a pas crue », se désole la témoin, précisant même que ce médecin, face à ses avertissements, était « mort de rire ».

La présidente rappelle à l’infirmière que, devant les policiers en 2018, elle avait dit de Frédéric Péchier : « Lui aussi, on l’accuse alors qu’il n’a rien fait ».

« Je n’accepterai jamais sa culpabilité », confirme-t-elle à la barre. « Un médecin, c’est inimaginable qu’il fasse ça… Il avait entière confiance en moi, j’avais entière confiance en lui ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/quest-ce-qui-pu-pousser-frederic-pechier-faire-ce-quil-fait-la-question-que-tout-le-monde

Frédéric Péchier, qui clame son innocence, comparaît libre, mais encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu le 19 décembre, au terme d’un procès de trois mois et demi.

Avec AFP

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