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L’ancien anesthésiste de 53 ans, qui a toujours clamé son innocence, a été longuement interrogé sur trois arrêts cardiaques suspects, parmi les 30 qu’il est suspecté d’avoir provoqués — dont 12 ont entraîné la mort du patient.
Ces trois « événements indésirables graves », ont eu lieu en 2011 et 2012, dans la même clinique de Besançon.
Les trois patients ont pu être réanimés — deux d’entre eux sont décédés plusieurs années plus tard — avec l’aide de Frédéric Péchier, mais ils étaient au départ sous la responsabilité d’une autre anesthésiste, Colette Arbez, peu appréciée par l’accusé, comme l’ont montré les débats.
Une hypothèse de sabotage
Selon l’accusation, l’empoisonneur aurait agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit.
Une théorie à laquelle l’une des victimes concernées dit croire aujourd’hui : « On s’est servi de moi pour faire du mal à une personne, c’est horrible », s’est exclamé Ulysse Busetto, 75 ans, victime d’un arrêt cardiaque lors d’une opération du coude.
L’accusé, lui, continue de nier toute volonté de nuire au Dr Colette Arbez — aujourd’hui retraitée et en mauvaise santé, elle n’a pas pu témoigner.
« C’était quelqu’un de très brouillon », estime-t-il. « Elle arrivait en fin de carrière, elle n’était pas forcément au top de toutes ses compétences, elle commençait à avoir peur de travailler ».
« Il était admis qu’elle avait des problèmes de vue. Elle l’a toujours nié, mais dès qu’elle a été en retraite, elle a mis des lunettes », poursuit-il, provoquant des murmures indignés dans le public.
Une collègue médecin « dévastée »
L’avocate générale Christine de Curraize a réagi en évoquant les conséquences délétères de cette affaire sur Colette Arbez, « dévastée » après avoir vu sept de ses patients subir un arrêt cardiaque. « Si on savonne la planche de ce soignant et qu’on lui empoisonne ses patients, c’est normal qu’on puisse se poser la question de ses compétences », a-t-elle ironisé.
« Je me suis toujours posé la question de ses compétences, et je n’ai pas savonné de planche, comme vous dites », a rétorqué l’accusé.
Frédéric Péchier, qui comparaît libre, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 10 décembre, au terme d’un procès de trois mois et demi.
Avec AFP
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