
Geneviève Darrieussecq (au centre) en compagnie du personnel du centre d'Ajain le 30 septembre © Médecins solidaires
C’est le département de la Creuse, territoire largement sous-doté, que la nouvelle ministre de la Santé (et de l’Accès aux Soins !) a choisi pour son premier déplacement officiel.
Geneviève Darrieussecq a d’abord visité le centre de santé d’Ajain, créé fin 2022 par le collectif Médecins solidaires, pour faire face à la désertification médicale dans ce département qui compte 219 médecins pour 100 000 habitants en 2023, contre 339 à l’échelle nationale (INSEE).
Dans ce centre médical, qui a récemment été déménagé dans un espace plus grand, des médecins généralistes « jeunes, installés ou retraités » viennent exercer une semaine par an pour lutter contre les difficultés d'accès aux soins dans cette petite commune dépourvue de médecins depuis deux ans.
Depuis son ouverture en octobre 2022, le centre d'Ajain a déjà assuré près de 11 000 consultations. Quatre centres similaires ont depuis ouvert dans d’autres déserts médicaux (Creuse, Haute-Vienne, Nièvre et Cher), dont deux ont été inaugurés la semaine dernière.
La nouvelle ministre a salué « une initiative originale » et a annoncé et qu'elle aidera l'association à « essaimer dans d’autres départements ».
Une aide que le Dr Martial Jardel, fondateur du collectif, espère plus administrative que financière, comme une simplication des rédactions de contrats de travail pour salarier les médecins.
21 millions pour l’hôpital
Geneviève Darrieussecq s’est ensuite rendue à une quarantaine de kilomètres de là, du côté de l’hôpital d’Aubusson, qui se prépare à un gros chantier de restructuration.
Pour l’aider, la ministre a annoncé que l’Etat prendrait en charge la totalité des coûts des travaux : 21,2 millions d'euros, soit trois fois la somme initialement indiquée.
« On ne pouvait pas rêver mieux, l’engagement financier est presque inespérable. Ça marque un tournant dans l’histoire du centre hospitalier », a réagit Yoann Campocasso, le directeur de l’hôpital, auprès de France Bleu.
Un effort exceptionnel dans un contexte budgétaire tendu : « Ce n'est pas qu'on voulait distribuer de l'argent, mais c'est qu'il le fallait : ce département a besoin de moderniser certaines infrastructures. Il est rarissime que l'Etat intervienne à 100% pour un investissement, mais on a conscience qu'on doit soutenir les départements ruraux, pour donner de l'attractivité au territoire ».