Vous voulez lancer un projet d’innovation, comment l’ARS peut vous aider ?

Article Article

Guidée par le plan régional de santé 2023-2028, l’ARS Île-de-France place l’innovation au cœur de ses préoccupations. Armées d’une expertise des dispositifs d’innovation et d’une expertise médicale par thématique (cardio, gériatrique, etc), les équipes ont vocation à outiller, accompagner, expliquer et orienter les médecins qui voudraient se lancer ! A qui s’adresser ? Dans quel cadre ? Comment être financé ? On vous explique tout !

Vous voulez lancer un projet d’innovation, comment l’ARS peut vous aider ?

© Midjourney x What's up Doc 

Le Dr Koré Mognon, directeur adjoint de l’offre de soins, généraliste, et la Dr Axèle Reberga, responsable du département recherche et innovation, pharmacien, agissent pour promouvoir l’innovation aussi bien technologique, numérique ou organisationnelle et au final améliorer les prises en charge des Franciliens. Leur objectif : faciliter l'accès aux soins, lutter contre les inégalités de santé, mais aussi améliorer le quotidien des patients comme des professionnels de santé.

Un accompagnement méthodique et quasi-sur mesure

Des nouvelles technologies émergent régulièrement et rapidement ce qui impacte les organisations, l’ARS a donc un vrai rôle d’accompagnement pour les professionnels de santé, pour appréhender et tirer au mieux profit de ces changements.

Axèle Reberga explique : « Nous aidons à l'orientation et à la compréhension de l'écosystème de l'innovation en santé. Cet écosystème croît de manière exponentielle. Des appels à projets portés par différentes structures, institutions ou agences naissent chaque semaine. Les start-ups se multiplient, avec parfois une difficulté à s'y retrouver dans l'offre pléthorique sur certains sujets. Nous savons que les professionnels sont extrêmement sollicités, donc nous sommes là pour réaliser un « pré-tri » sur la sécurité, le respect des recommandations réglementaires et technologiques, le respect de l’hébergement des données, pour être en mesure d'accompagner les médecins lors de la lecture de ces propositions. 

Nous orientons aussi les porteurs de projet vers les bons guichets : dire aux médecins dans quel cadre expérimental, via quels appels à projets et quels modes de financement expérimentaux ils vont pouvoir se tourner pour réaliser leur projet innovant. »  

« Nous menons, par exemple, des réunions régulières avec l'ensemble des CPTS au niveau régional ou départemental et ces temps d’échange permettent d’aborder des sujets tels que les nouveaux outils de partage d'information et la gestion des données conformément au RGPD. Nous avons également publié une feuille de route régionale sur la télésanté, afin de partager aux médecins les orientations mais aussi les écueils à éviter. Nous promouvons aussi les outils numériques mis en place par l'ARS, comme par exemple l’outil de coordination régional Santélien. 

L’articulation entre les équipes du siège et les délégations départementales de l’ARS permet d’animer le collectif et de répondre aux questions des médecins ou des établissements sur l'innovation numérique ou organisationnelle », précise Koré Mognon.

« Au sein de la direction de l'offre de soin, nous intervenons aussi en pratico-pratique afin de donner l'aval technique et accompagner les médecins pour savoir si leur projet rentre dans les guidelines nationales ou internationales, s’il y a la possibilité d’améliorer le projet, et même dans les étapes qui suivent le lancement du projet. »

Axèle Reberga met également l’accent sur le partage de l’information : « Nous sollicitons les retours d'expérience de tous les professionnels qui ont testé et mis en place de nouvelles solutions. Le témoignage des équipes professionnelles qui ont testé différents vecteurs d'expérimentation est important pour obtenir leurs enseignements et les pistes de pérennisation éventuelles. Ainsi lorsque l’expérimentation est concluante, elle peut essaimer et donner des idées à d'autres. Il y a un gros enjeu pour nous de communiquer sur ce qui a été fait et sur les résultats qu’ils soient positifs ou négatifs. »

Besoin de faire financer une idée ? Pensez aux appels à projet ! 

Les appels à projet article 51 

« L’ARS Ile-de France accompagne et participe aux dispositifs d’expérimentations article 51 permises par la loi de financement de la Sécurité sociale 2018 qui autorise de tester de nouveaux modes de prise en charge, sous-tendus par des nouveaux modes de financement dérogatoires aux droits communs.

Cela signifie que de nouvelles organisations de soins peuvent être lancées grâce à des nouveaux modes de financement. Cela permet par exemple de tester des modes de forfaitisation pour faciliter la coordination et la collaboration interprofessionnelle, afin d’éviter les ruptures de parcours de soins. Il y a aussi un vrai enjeu autour du rôle central du médecin traitant et comment recentrer son activité sur son rôle propre afin qu’il regagne du temps médical. 

En Ile-de-France, à ce jour, 40 projets expérimentaux sont déployés. Les expérimentations durent entre 2 et 5 ans. Une évaluation est réalisée pour chaque expérimentation qui vient éclairer la pertinence de transposer ces modèles dans le droit commun. Ces expérimentations ont donc véritablement vocation à transformer les modes de financement de demain. Les premières expérimentations sont en train de se terminer et les professionnels pourront donc s’inscrire s’ils le souhaitent dans ces nouveaux modes de prise en charge très bientôt.

Les propositions d'expérimentation émanent principalement des équipes de terrain qui souhaitent tester de nouveaux modèles, car elles ont la conviction que cela améliorerait les prises en charge. Cette démarche “bottom-up” est la philosophie de ce dispositif article 51 », explique Axèle Reberga. 

Koré Mognon précise : « Ce dispositif est toujours ouvert, de nouveaux projets peuvent encore être déposés. Il y a un un process de validation à respecter pour candidater, et un des rôles de l’ARS est de guider les médecins. Si les conditions sont remplies, l’ARS et Assurance Maladie jugent la pertinence sur le plan médical et territorial, et décident ou non de sélectionner le projet qui sera ensuite soumis à une validation nationale ». 

« Notre rôle à l’ARS est aussi de donner de la visibilité sur les articles 51 déjà en cours, pour éviter des projets en doublon. Car il n’est pas possible de lancer deux expérimentations semblables. » précise Axèle Reberga. 

Les appels à projet de l’ARS 

L’ARS lance également ses propres appels à projet afin de promouvoir l’innovation. 
Koré Mognon explique : « En innovation, il y a eu un appel sur la chirurgie numérique en 2023, dont l'objectif est de promouvoir le développement d'outils numériques dans le domaine de la chirurgie avec un axe sur le patient connecté. L’objectif c'était vraiment de préparer une série d'actions par l'ARS pour soutenir l'intégration du numérique dans les services de chirurgie tout au long du parcours patient. On a ainsi pu recenser une quinzaine d'actions et de solutions qui après ont été présentées et partagées à l’ensemble des services lors de webinaires.

Parmi les solutions trouvées, nous avons créé une vidéo immersive afin de familiariser les enfants et les parents au futur parcours chirurgical, ce qui diminue l'anxiété préopératoire. Nous avons également mis en place une vidéo de formation à destination des médecins anesthésistes pédiatriques en réalité virtuelle. 

Un autre appel à projet, existe depuis 10 ans pour promouvoir les dispositifs de simulation au sein des établissements de santé. Cela représente plus de 2 millions d'euros par an, sur l'ensemble de l'île de France. Nous allons rentrer bientôt en phase 2, c’est-à-dire répertorier des territoires qui ne sont pas encore couverts et comment inciter les établissements les plus matures afin qu'ils puissent aider ceux qui le sont moins. »

« Nous avons  lancé il y a 3 ans, l’appel à projets “Innovations organisationnelles, sous-tendu par des innovations numériques et technologiques”. Nous ne souhaitions pas  financer uniquement des innovations technologiques ou numériques, mais plutôt évaluer  l'impact réel sur les organisations des soins au profit des patients. La spécificité de cet appel à projets est que ce sont les équipes médicales qui décident avec quel industriel elles veulent travailler. Et ensuite, elles ont deux ans pour tester et travailler avec l'industriel sélectionné. 

Cette année nous avons lancé deux autres appels à projets : Un, autour des innovations organisationnelles au service de la santé des femmes et un autre autour de l'expérience patient.

Toutes ces informations sont aussi mises en avant, sur le site de l'ARS, ou sur le PAPS. » 

Pour découvrir des retours d’expérience, les premiers passages en droit commun des projets Article 51, parler intelligence artificielle, ou vous initier au dossier de candidature pour les appels à projet, rendez-vous le 11 février prochain à la deuxième journée régionale de l’innovation.

- What's up Doc est fier d'être partenaire de la Deuxième journée régionale de l'innovation en Santé de l'ARS Île-de-France
Aucun commentaire

Les gros dossiers

+ De gros dossiers