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Les autres patients seront « accueillis et réorientés par un infirmier et/ou un médecin d'accueil et d’orientation vers un médecin de ville ou une structure adaptée », précise la direction, en notant que « les urgences sont destinées aux situations les plus graves ».
« Derrière 'modification temporaire de l'organisation', c’est bien la FERMETURE des urgences ambulatoires (...) qui est prévue », a dénoncé de son côté la CGT, premier syndicat du CHU, qui estime à 25 équivalents temps plein l'effectif manquant pour assurer l'accueil aux urgences tel qu'il se faisait jusqu'à présent.
« C'est vraiment très hypocrite de continuer à renvoyer les gens sur les médecins traitants et les maisons médicales », alors qu'en région toulousaine près de 100 000 patients n'ont pas de médecin traitant et que les maisons évoquées sont saturées, a souligné auprès de l'AFP Marie Moulinier, infirmière et secrétaire générale adjointe de la CGT du CHU.
« Ce qu'on veut préserver absolument, c'est la prise en charge des patients qui ont besoin d'un recours à l'urgence », a expliqué à l'AFP Sandrine Charpentier, professeure et cheffe du service des urgences adultes depuis 2013.
Et « c'est une façon aussi de préserver le système de soins pour les patients qui en ont le plus besoin », a-t-elle relevé.
Des tensions internes qui s’aggravent
Selon la CGT, les difficultés de recrutement nationales pour les urgences ne sont pas le seul facteur à l'origine des problèmes du CHU toulousain. Le syndicat met en cause un « management pathogène » refusant « tout aménagement du temps de travail compatible avec un minimum de vie privée qui a conduit à la fuite de médecins ».
Cet argument est réfuté par Sandrine Charpentier, qui met en avant l'augmentation des besoins de santé liée à la croissance démographique toulousaine, couplée à un manque de praticiens pour y faire face.
La réorganisation, « transitoire » selon la direction, devrait « durer au-delà du mois de décembre », juge la CGT qui estime très improbable la perspective de recrutements d'ici là.
À ce sujet, Sandrine Charpentier a reconnu qu'il n'y avait aucune certitude sur une reprise des activités du service tel qu'il existait jusqu'à début novembre.
« Il faut vraiment que ça nous pousse à nous réorganiser tous ensemble sur cet accès aux soins non programmés qui ne peuvent pas être que les urgences », a-t-elle insisté.
Avec AFP
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