À haute dose, le sémaglutide, molécule à la base du Wegovy, est « supérieur (...) pour réduire le poids d'adultes » par rapport à une dose normale, conclut l'étude, qui a été évaluée par des pairs, publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology et financée par Novo Nordisk.
Le sémaglutide fait partie des traitements dits GLP-1 les plus connus. Initialement développés contre le diabète, ils donnent des résultats sans précédent contre l'obésité et nombre de médecins y voient une avancée majeure, même s'ils mettent en garde contre l'idée de médicaments miracles.
La nouvelle étude, réalisée sur plus de 1 000 patients séparés en plusieurs groupes, montre que le sémaglutide donné à une dose trois fois supérieure à la règle actuelle – 7,2 mg par semaine contre 2,4 mg – a plus de chance de favoriser une perte de poids importante.
Après environ un an et demi de traitement, près d'un tiers des patients sous sémaglutide à haute dose ont vu leur masse corporelle réduite de plus de 25 %. Ce n'est le cas que d'un sixième des patients sous sémaglutide à dose normale.
Non sans risques
Certains effets secondaires sont plus importants à haute dose, notamment des troubles gastro-intestinaux. Mais les effets considérés comme « graves » n'ont pas augmenté, ce qui conduit les auteurs à conclure que le rapport bénéfice-risque reste équilibré.
Ces résultats sont, a priori, une bonne nouvelle pour Novo Nordisk qui, après avoir connu une période florissante dans les premiers temps du Wegovy, voit désormais son titre plombé face à des ventes en baisse et a supprimé des milliers d'emplois dans le monde.
« Novo Nordisk a une nouvelle option à promouvoir », souligne auprès de l'AFP l'économiste de la santé John Cawley, professeur à l'école Maxwell de l'université de Syracuse aux États-Unis.
Mais il prévient que ce développement ne sera pas magique pour le groupe : il fait de toute façon face à une concurrence accrue, notamment le Mounjaro d'Eli Lilly, et reste confronté à d'autres difficultés comme la vente sauvage de sémaglutide.
Autre écueil, les patients abandonnent souvent vite leur traitement. Une étude réalisée au Danemark et présentée ce week-end en amont d'un congrès de diabétologie à Vienne le confirme : plus de la moitié des patients sous Wegovy l'arrêtent avant un an.
Avec AFP
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