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C’est une pratique de plus en plus assumée, visible sur Doctolib ou affichée directement au cabinet. « Il ne sera traité qu’un motif de consultation par créneau de 15 minutes », peut-on lire parfois sur la plateforme de rendez-vous.
Pour certains patients polypathologiques ou atteints de maladies chroniques, cette attitude pose problème. « Quand vous êtes atteint d’une affection longue durée, il arrive souvent d’avoir besoin d’un certificat médical pour la voiture, ou la carte mobilité réduite en plus de consulter pour une prise de sang», illustre auprès de Capital, Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa).
Concrètement, si un patient expose plusieurs motifs lors d’une même consultation, certains médecins n’hésitent pas à refuser, en lui proposant de prendre un nouveau rendez-vous.
« Ils ont perdu le sens de leur métier »
Car avec la tarification à l’acte, rien n’oblige les médecins à multiplier les sujets. Qu’une consultation dure 10 ou 45 minutes, elle reste payée 30 euros. De fait, certains médecins préviennent qu’en cas de question annexe au motif initial, ils appliqueront des dépassements d’honoraires.
Pour les patients, cette évolution est inquiétante : « ces médecins ont perdu le sens de leur métier ! Ils ne considèrent la maladie que comme un moyen de gagner de l’argent », fustige Gérard Raymond, président de France asso Santé, interrogé par Capital.
Du côté des praticiens, on reconnaît que cette pratique se développe, surtout dans les centres de soins non programmés ou à horaires élargis, « car leur but n’est pas de suivre les patients au long cours», explique Agnès Giannotti, présidente de MG France. Le syndicat plaide depuis longtemps pour une consultation longue à 60€ comme solution au problème.
La pratique semble aussi générationnelle. Les jeunes médecins sont souvent pointés du doigt par leurs aînés, qui s’estiment moins à cheval sur les horaires.
Si certains jeunes praticiens assument de vouloir préserver un équilibre entre vie pro et vie perso, l'évolution serait, selon eux, surtout liée aux réalités du terrain : pénurie de médecins, patients plus âgés et polypathologiques, délais qui s’allongent…
« Si on prévoit une consultation de 20 minutes, on ne peut pas décemment passer une heure. Par respect pour ceux qui attendent derrière et pour nous, qui avons aussi une vie en dehors du travail», explique le Dr Raphaël Dachicourt, président du syndicat Reagjir (jeunes généralistes), toujours à Capital.
Installé en MSP, lui fait « le pari de la ponctualité ». « Si un patient vient avec de nombreux motifs, on les hiérarchise et on prévoit d’autres consultations pour ceux qui sont moins urgents ».
Source:
Tous ces gens qui ne cessent de "chouiner" sur les décisions prises par les médecins dans l'organisation de leur planning et travail , laissez les gens bosser à leur guise dès lors ils ne font de mal à personne ! Oui une personne âgée polymédiquée demande trois fois plus de temps pour diverses raisons concrètes, et le prix de la consultation reste à 30 euros ! "Time is money", et dans notre pays, cela est mal pris et c'est ce qui explique le manque de productivité et l'insuffisance de travail , une poignée de personnes bosseuses en France travaillent pour d'autres qui se délectent dans la lenteur, ont le culot de refuser des urgences parce que soi disant ils sont overbookés et que leur agenda comporte une dizaine de patients , à coté de ceux qui ne cessent de "chouiner"...Bon.... Cela n 'était pas le sujet.... laissez les professionnels de santé engagés et qui adorent leur boulot bosser , cessez de les emmerder !
Il faut surtout cesser de faire des articles de ce genre sur les pseudo mécontentements de personnes qui vivent dans une société où l’on pense que l’on peut avoir tout tout de suite et gratuitement tout le temps ! Il faut rationaliser vos articles !
Bonjour monsieur, et merci pour votre message. Il nous parait pourtant intéressant de communiquer aux médecins la manière dont peuvent parfois réfléchir leurs patients, ne serait ce que pour qu'ils aient les arguments pour mieux expliquer leur fonctionnement à leurs patients et faire de la pédagogie. Il ne faut pas vivre avec des oeillères.
J'ai 77 ans. Je n'ai jamais connu ce genre de pratiques à "mon époque". J'ai été président de syndicat de mon département et ai, de ce fait, participer aux commissions mensuelles organisées par la CPAM. Elle a le moyen de détecter qui fait quoi parmi les praticiens.
Deux points importants :
Les patients sont les premiers aussi à se plaindre quand les horaires des rendez-vous ne sont pas respectés. C'est probablement une des façons de gérer le planning.
Ensuite, les médecins ne font pas de "bénévolat ". Votre mécanicien vous facture au temps passé, votre électricien vous facture à la prise électrique posée. Pourquoi voudriez vous que votre médecin travaille pour le même tarif qu'il passé 15mns ou 45 mns, qu'il traite une pathologie ou 3 pathologies ?
La sécurité sociale à déjà créé des lettre clefs spécifiques à des consultations prévues comme longues (gériatrie, pediatrie...), donc pour celles ci pas de soucis. Par contre pour le quotidien le principe ne me choque pas pour les raisons énoncées avant.
Un même praticien à l'hôpital public effectue ses consultations privées en 5mns, et celles publiques en 20 à 30 mns ... cherchez l'erreur !!!
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