Une consultation, un diagnostic et une prescription infirmière ? C’est ce que propose un texte de loi examiné aujourd’hui par les députés

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Création d'une « consultation infirmière », droit de prescription, nouvelles « missions »: l'Assemblée nationale examine ce lundi en première lecture une proposition de loi visant à rénover le métier d'infirmière, attendue depuis près de deux ans par la profession.

Une consultation, un diagnostic et une prescription infirmière ? C’est ce que propose un texte de loi examiné aujourd’hui par les députés

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Ce texte doit « améliorer la reconnaissance » des 640 000 professionnel(les) en activité, qui « dans notre système de soins régi par le monopole médical, se sentent souvent un peu oubliés, empêchés d'exercer pleinement leurs compétences », a expliqué mercredi la rapporteure EPR Nicole Dubré-Chirat devant la Commission des Affaires sociales.

La profession est depuis longtemps régie par un décret « rigide », qui « énumère de façon limitative » les actes autorisés, et se trouve « peu en phase aujourd'hui » avec la réalité du métier, a-t-elle poursuivi.

Face à la désertification médicale, les infirmières, à même selon certains de résoudre certaines difficultés d'accès aux soins, se sont vu déléguer ces dernières années de plus en plus de tâches médicales (vaccination, réalisation de certificats de décès, suivi de malades chroniques pour les infirmières en pratique avancée...).

Promouvoir la vaccination, aider à prendre rendez-vous, vérifier l'adaptation du logement, les effets indésirables d'un traitement...Elles assurent aussi un « accompagnement global » sans être rémunérées pour, soulignent les syndicats.

Les médecins opposés au texte de loi

Rédigée avec l'ex-ministre de la Santé Frédéric Valletoux (Horizons) et amendée en commission, la proposition de loi liste des « missions socles » : la réalisation de soins infirmiers « curatifs, palliatifs, relationnels et destinés à la surveillance clinique » le suivi du parcours de santé des patients et leur « orientation », « la prévention », incluant dépistage et éducation thérapeutique, « la participation à la formation » des pairs et la recherche.

Evolution attendue, mais très critiquée par les syndicats de médecins, le texte crée la « consultation infirmière » et la notion de « diagnostic infirmier », des termes habituellement réservés aux professions médicales. Il donne aux infirmières l'autorisation de « prescrire » certains produits dont la liste sera définie par arrêté.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/il-faut-former-plus-dinfirmieres-dici-2050-il-en-manque-4-000-par-pour-repondre-au

Par amendement, la commission a ajouté une expérimentation, dans cinq départements, de « l'accès direct » aux infirmières sans prescription médicale, lorsqu'elles exercent dans un établissement de santé ou certaines structures pluri-professionnelles.

De nouveaux terrains d'exercice sont aussi proposés aux infirmières en pratique avancée (IPA) :  les services de protection maternelle et infantile (PMI), de santé scolaire et d'aide sociale à l'enfance.

En commission, les députés ont largement adopté le texte, appelant parfois à aller plus loin. « Revaloriser la profession ne pourra pas se faire sans un travail sérieux sur la rémunération, la formation et la prise en compte de la pénibilité », a notamment souligné Karen Erodi (LFI).

Avec AFP

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