« Un nouvel exemple de la financiarisation de la santé » : MG France voit d'un mauvais œil le développement des centres de soins non programmés

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Le principal syndicat de médecins généralistes libéraux MG France a dénoncé jeudi le développement accéléré de centres de soins non programmés (CSNP), une menace selon lui pour les médecins traitants traditionnels.

« Un nouvel exemple de la financiarisation de la santé » : MG France voit d'un mauvais œil le développement des centres de soins non programmés

Dr Agnès Giannoti, présidente de MG France © MG France

Ces nouveaux centres médicaux qui emploient des praticiens salariés « attirent une partie non négligeable de jeunes médecins après leurs études », en étant « très attractifs sur le plan financier » et en demandant « moins de travail » a déploré sa présidente, Dr Agnès Giannotti, lors d'un colloque de MG France.

Mais « le système de santé est menacé si on attire » les jeunes médecins vers ces centres « qui ne soignent que de l'aigu, des gens peu malades et jeunes » qu'ils ne reverront pas, a déclaré Agnès Giannotti.

« Du coup personne ne va s'occuper du défi qui est devant nous : celui des soins à la population vieillissante, avec des pathologies chroniques et de la multi-morbidité », a-t-elle averti.

Pour MG France, le développement de ces sociétés à but lucratif est un nouvel exemple de la financiarisation de la santé, qui a déjà « avalé presque toute la radiologie et la biologie ».

Yannick Neuder plus nuancé 

« Les élus sont confrontés à l'émergence » de centres de santé « qui viennent les démarcher, parfois même en leur demandant de ne pas en parler aux professionnels de santé locaux », a confirmé lors du colloque Ludovic Verrier, directeur de cabinet du président d'une grande communauté de communes dans le Rhône.

« C'est bien présenté, bien marketé », mais ces structures « ne partagent pas toujours les mêmes valeurs, les mêmes objectifs », a-t-il averti.

Lors du colloque, le directeur de l'Assurance maladie Thomas Fatôme a promis que l'organisme serait « vigilant à mettre les incitations financières au bon endroit ».

Mais « il faut que chaque médecin traitant se demande ce qu'il fait pour répondre à la demande de soins », a-t-il averti, en allusion notamment à la possibilité d'embaucher des assistants médicaux pour pouvoir suivre plus de patients.

Le ministre de la Santé Yannick Neuder a déclaré de son côté qu'il ne voulait « jeter l'opprobre sur personne ».« Je crois qu'il y a des centres qui viennent participer grandement à la prise en charge » des patients, « d'autres moins », a-t-il déclaré.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/soins-non-programmes-quelle-prise-en-charge-chez-les-medecins-generalistes

« Je pense qu'il y a peut-être un nouveau mode d'exercice à trouver ensemble », qui mette plus en exergue les soins non programmés proposés par ces centres, a-t-il ajouté.

Avec AFP

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