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Ulcéré par les propos racistes de certains patients, un généraliste italien a décidé de ne les soigner que dans le cas où leur vie serait en danger. Une décision qui scinde le pays en deux.
Certains verront en lui un héros, d’autres diront qu’il ne respecte pas le serment d’Hippocrate. Mais le Dr Corrado Lauro, généraliste italien, est décidé : non, il ne soignera plus ses patients racistes à moins que leur vie ne soit en danger. C’est ce qu’il a annoncé, fin avril, via la publication d’un post Facebook. « Adressez-vous à d’autres professionnels plus qualifiés » peut-on y lire. « Ainsi commence ma résistance. » Une réaction qui divise la ville de Coni, dans le Piémont, où il officie.
Tout a commencé suite à la venue d’une vingtaine de migrants ou demandeurs d’asiles originaires d’Afrique quelques semaines plus tôt. Soucieux de leur sort, le Dr Lauro s’est alors engagé à leur délivrer des soins. Mais c’est sans compter sur la grogne d’une partie des 55 000 habitants de cette ville du nord de l’Italie. Résultat : le généraliste a découvert sur la porte de son cabinet un message anonyme, pour le moins déplaisant. « Ceci n’est pas un conseil, c’est une menace. Nous ne voulons pas de nègres. »
De l’empathie pour les patients sinon rien
Fortement commenté sur le réseau social, le coup d’éclat du Dr Lauro a provoqué la scission de tout un pays entre ceux qui le soutiennent et ceux qui le fustigent. « Dr Lauro, toute ma sympathie à vous et aux pauvres immigrés » lit-on juste en dessous de « Sois tu fais le médecin, sois tu fais le politique… J’espère vraiment que vous serez radié et chassé d’Italie. »
Mais le généraliste n’a que faire des insultes et persiste deux semaines plus tard : « Après 30 ans de pratique, j’ai appris qu’il était impossible de fournir une prestation médicale sans conclure un pacte d’empathie avec les patients. » Il ajoute que, par sa prise de position, il dénonce également l’homophobie et l’antisémitisme.
Pas sûr que l’histoire se finisse bien pour le généraliste. Le comité de soutien du candidat de droite aux prochaines élections municipales envisage de porter plainte contre lui pour violation du serment d’Hippocrate.
Qu’en serait-il advenu en France ? « Un médecin qui refuse de soigner un patient, ça n’est pas acceptable. Peu importe le motif », affirme le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’Ordre. Le médecin rappelle ainsi l’article 71 du code de déontologie médicale qui stipule que le médecin n’est autorisé à émettre aucun jugement vis-vis de son patient. Sinon gare à se faire taper sur les doigts…
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1. Article 7 (article R.4127-7 du code de la santé publique)
« Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d'une attitude correcte et attentive envers la personne examinée. »
Source:
Im`ene Hamchiche