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Parfois un médecin peut basculer. Entre 2019 et 2023, un généraliste de 60 ans, toxicomane, a développé un système élaboré de détournement de médicaments opiacés. Sa méthode ? Générer des ordonnances fictives, surévaluer les prescriptions pour ses patients et détourner une partie des médicaments pour sa consommation personnelle.
Un chiffre révélateur : en septembre 2021, le médecin a atteint 696 boîtes de médicaments. Alors que la posologie maximale recommandée est d'environ 100 milligrammes par jour, sa consommation personnelle oscillait entre 250 et 300 milligrammes.
Comme le souligne dans Sud-Ouest Me Henri Moura, représentant de l'Ordre des médecins, partie civile dans ce dossier, « ce professionnel a gravement manqué à sa mission d'assistance et d'aide, exposant ses patients à ses propres problématiques d'addiction ».
Le médecin a été suspendu à titre provisoire
Déjà condamné en 2013 pour des faits similaires, le médecin a été suspendu à titre provisoire. Sa défense, portée par Me Catherine Mattioli-Dumont, souligne néanmoins son dévouement : « Il exprime la honte d’avoir rechuté mais il fait partie de ces médecins passionnés qui honorent, malgré tout, la profession. Quarante patients en attestent. C’était un médecin de campagne qui donnait son numéro personnel, venait à la maison de jour comme de nuit, passait tout son temps à travailler. On n’en trouve plus des comme ça. Aujourd’hui, il a fait sa propre introspection et s’accorde le droit à se faire soigner pour les souffrances qu’il endure. Je demande donc de l’indulgence à son égard, qu’on lui laisse la possibilité d’un jour pouvoir exercer sa profession. »
Pour le parquet : « En 2013, il a été condamné pour les mêmes faits. Cette fois, il a eu recours à la complicité de très nombreux patients. Beaucoup disent que c’était un médecin formidable et dévoué, mais d’autres notent la saleté de son cabinet et s’étonnent qu’il s’endorme pendant les auscultations. On peut légitimement remettre en question sa capacité à administrer des médicaments. »
Le tribunal a prononcé une peine de dix-huit mois de prison avec sursis probatoire et une interdiction d'exercer d'un an. Une décision qui marque la nécessité de protéger à la fois les patients et le praticien lui-même.
Source:
Sud-Ouest
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