Un escape game pour éviter les événements indésirables graves à l'hôpital...

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Les événements indésirables graves, c'est du sérieux. Peut-on les éviter en s'amusant ? Oui, répond Benjamin Terrasi, un jeune médecin qui a adapté l'escape game à l'amélioration de la communication hospitalière pour réduire les EI. Explications. 

Un escape game pour éviter les événements indésirables graves à l'hôpital...

Vous connaissez les escape game ? Ces jeux pour adultes où vous vous enfermez parfois à plusieurs pendant de nombreuses heures dans une salle… pour résoudre une énigme. Vous voulez parfaire votre communication d’équipe ? C’est parfait ! Com-scape est fait pour vous ! Il s’agit d’une toute nouvelle formation à la communication d’équipe mise au point par un jeune anesthésiste-réanimateur, Benjamin Terrasi.

Passionné d'Escape game

Passionné d’escape Game, Benjamin a eu l’idée d’adapter ce jeu ludique à la formation en communication hospitalière, après avoir constaté les similitudes qui existaient entre cet univers ludique et l’hôpital : « Dans un escape game, il faut travailler en équipe, savoir communiquer efficacement dans son équipe. C’est cela qui m’a fait penser au travail à l’hôpital, aux urgences. On a l’impression de travailler avec les mêmes mécanismes », explique Benjamin Terrasi.
Du coup, il a profité de la rédaction de son mémoire d'études spécialisées (DES) en anesthésie-réanimation, pour mettre en pratique son intuition en 2017. D’autant que, d’après ses informations, 30 % des événements indésirables graves constatés à l’hôpital sont dus à des erreurs de communication. Il ne restait plus qu'à organiser un escape game en milieu hospitalier, pout tenter d'améliorer la communication d'équipe : « Nous avons briefé une équipe du CHU d’Amiens. On leur a proposé sur la base du volontariat de faire un jeu de type escape game, que l’on a noté grâce à un score spécifique au bloc opératoire, l’Oxford NOTECHS II".
120 personnes du bloc se sont prêtés au jeu : anesthésistes, chirurgiens, infirmiers de bloc, infirmiers anesthésistes. Dans chaque équipe il y avait un chirurgien, un anesthésiste, un infirmier de bloc et un infirmier anesthésiste. "On voulait vraiment qu’il y ait tous les personnels du bloc. Ce sont donc 30 équipes qui ont été formées. Elles ont traversé 3 salles en 45 minutes, suivi d'un petit briefing durant lequel on leur délivrait des notions de communication spécifiques à chacune des salles. Nous avons construit nos salles pour travailler différentes notions de la communication. Dans la salle 1 nous allons travailler la coopération, dans la salle 2 le leadership, la salle 3 la résolution de problème en équipe, etc. Le but du jeu étant de résoudre une énigme : en l'occurence, dans le scénario que nous avons créé pour le CHU d'Amiens, il fallait retrouver un interne égaré. »

Score amélioré de 12%

Benjamin Terrasi a soumis cette équipe, un mois plus tard, au test Oxford NOTECH II, et le score a été amélioré de 12%. " C’est un score noté sur 96, donc le progrès était significatif. Nous avons parallèlement fait un relevé des signaux des événements indésirables liés à la communication. Trois mois après cette formation, nous avons noté une chute de 10% de ces EI liés à la communication », ajoute Benjamin Terrasi. La formation a plu et Benjamin a été recontacté, non pas par des structures hospitalières, mais par des entreprises de l’aéronautique. Et son mémoire de DES a été primé aux trophées des Hauts de France pour l’innovation des professionnels de santé 2018 (Thips 2018). De quoi l’encourager à développer cette formation innovante, après la fin de son internat en mai 2018. « Je suis praticien clinicien à mi-temps et le reste du temps je développe mon activité », explique Benjamin. Il a créé 9 ateliers, qui abordent tous les pans de la communication. Mais il peut aussi proposer des ateliers sur mesure selon les besoins : leadership, communication d’équipe, etc. Comme ce fut le cas en 2018 pour le congrès de la société française d'anesthésie-réanimation. 

 

 

Si l'escape game était une passion pour le Dr Terrasi, c'est depuis devenu un métier !

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