Un mois après l'invasion russe en Ukraine, le directeur des urgences de l'OMS, Michael Ryan, a déclaré en conférence de presse que "les problèmes auxquels nous sommes confrontés jusqu'à présent... ne sont que la partie émergée des besoins".
"Et il va falloir encore augmenter massivement l'aide au sein de l'Ukraine dans les semaines à venir, car je n'ai jamais, moi-même, vu des besoins aussi complexes et aussi rapidement dans une crise qui s'est développée si vite".
Plus de 3,5 millions de réfugiés ont été contraints de fuir l'Ukraine, tandis que 6,5 millions de personnes supplémentaires ont été déplacées à l'intérieur du pays et 12 millions d'autres personnes sont touchées par le conflit, ce qui signifie qu'environ la moitié de la population est touchée par la guerre, a indiqué Michael Ryan. "C'est une statistique honteuse quatre semaines après le début de l'invasion".
L'OMS n'a reçu que 9,6 millions de dollars sur les 57,5 millions nécessaires pour les trois prochains mois en Ukraine.
"Les attaques contre le système de santé doivent cesser. Les infrastructures médicales et le personnel de santé ne sont pas - et ne devraient jamais - être une cible", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, pendant la conférence.
M. Ryan a déclaré qu'à Marioupol, où environ 100.000 personnes sont toujours bloquées sous les bombes russes dans une ville assiégée, le simple fait d'essayer d'emmener quelqu'un à l'hôpital était devenu une expérience qui pouvait conduire à la mort.
"C'est une horreur de devoir rester assis à regarder des êtres chers mourir parce que vous ne pouvez pas les emmener à l'hôpital", a-t-il dit. "C'est en soi une attaque contre le système de santé : en terrifiant les gens au point qu'ils ne peuvent plus se déplacer pour aller chercher de l'eau, de la nourriture, des soins", a-t-il ajouté, en jugeant cela "déshumanisant à un niveau très difficile à expliquer".
M. Tedros a par ailleurs fait part de ses inquiétudes quant à l'intégrité et la sécurité des installations nucléaires et chimiques en Ukraine, et a exhorté toutes les parties à minimiser le risque d'un tel accident. "Nous serons prêts à apporter une assistance médicale en cas d'utilisation de telles armes", a indiqué M. Ryan.
Avec AFP