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Au Congrès de l’Encéphale, qui s’est tenu cette semaine à Paris, les psychiatres ont salué l’arrivée des outils numériques et insisté sur leur efficacité dans le diagnostic, la prévention et le traitement des troubles anxieux.
« Un nouvel ingrédient du soin ». Voilà comment les outils numériques trouvent définition aux yeux des quelques psychiatres qui les incluent désormais au sein de leur thérapie. Ils sont encore rares en France : « On a toujours un peu de retard en la matière », sourit Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie sectorisée au CHU Henri-Mondor (Créteil). Mais il n’empêche : le raz-de-marée de la e-santé commence à déferler dans les cabinets des psys. Et dans les troubles anxieux, ces outils s’avèrent précieux.
Révolution pour tous
Applications Smartphone, Skype thérapie… Le recours aux outils numériques aide aussi bien à l’évaluation, à la prévention et au traitement, explique encore Antoine Pelissolo. « On ne les utilise pas pour les utiliser », mais bien pour ce qu’ils peuvent apporter au thérapeute et au patient. Exemple : le diagnostic. « En cabinet, on évalue, mais ces outils permettent de multiplier les données objectives et subjectives en temps réel », grâce aux marqueurs physiologiques et émotionnels, au journal de bord connecté… « Ils permettent d’accompagner le patient dans sa vraie vie, de traiter à distance, in vivo. »
Bref, une petite révolution médicale dont s’emparent progressivement médecins et patients. Avec un avantage de taille : les troubles mentaux sont particulièrement sous-diagnostiqués, insuffisamment traités. Ces outils renforcent l’accès aux soins, pour peu que le patient dispose d’un Smartphone et d’une connexion Internet.
De Smart’TOC à la thérapie Tetris
Pour les troubles anxieux, certaines applications font ainsi leurs preuves : Smart’TOC permet aux personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs d’enregistrer leurs émotions. Spire Mindfulness et Symbiofi aident à se relaxer, à gérer le stress, à atteindre la cohérence cardiaque. La thérapie à distance peut « marcher aussi bien qu’une thérapie en face à face » ; les études montrent une efficacité renforcée et une meilleure adhésion lorsqu’il y a accompagnement du thérapeute - le patient ne doit pas être largué seul avec ces outils. On peut encore citer la Tetrithérapie : jouer à Tetris après un accident de voiture ou un accouchement par césarienne introduit des biais intentionnels qui détournent l’attention des patients vers des éléments positifs.
« Tous ces outils doivent encore être évalués, souligne le Pr Pelissolo. Mais en aucun cas, ils ne font perdre du savoir-faire au thérapeute ». Bien au contraire !
Source:
Marion Guérin