Télépermanence de soins ; La radiologie, en pantoufles, comme À la maison !

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Interview de Charles Jouné, radiologue

Télépermanence de soins ; La radiologie, en pantoufles, comme À la maison !

Ce matin, j’ai rendez-vous avec le Dr Charles Journé, radiologue de son état, à son cabinet, son hôpital, enfin bref son appart ou presque… autrement appelé centre de garde de téléradiologie IMADIS
www.imadis.fr.

Plutôt non conventionnel, c’est sûr, mais très accueillant, je découvre un appartement dans un immeuble de bureau du centre lyonnais : un bureau pour l’administratif, deux postes de travail pour la radio, une chambre, un salon, une cuisine, et bientôt, des locaux supplémentaires pour un deuxième tour de garde…
Cela fait plus de deux ans que la société est née et déjà douze établissements ont signé avec IMADIS. 25 radiologues travaillent ici en alternance pour assurer la permanence de soins radiologiques d’hôpitaux de toute la France. Au moins un point commun entre tous ces jeunes médecins : interdiction pour tous de n’être qu’un téléradiologue !

What’s Up Doc ? Quel est ton travail ici ? Comment ça marche ?
« On fait de la téléradiologie de garde. On travaille avec des urgences pour tout examen d’imagerie sauf l’échographie, y compris les décho.
Au son de la musique de charge de cavalerie, il faut comprendre qu’un urgentiste adresse une demande d’examen. Attention, ici pas d’interprétation sans demande préalable ! Tout se passe sur le portail de la société relié avec les services d’urgences. Les urgentistes complètent le bon en ligne, et hop ! Le radiologue reçoit la demande sur le serveur, valide l’indication et adresse un protocole de réalisation d’exam pour les manip’ sur place.
bis ! : les images viennent d’arriver sur le serveur, il ne reste plus qu’à les analyser. Le Dr Charles Journé rédige son compte rendu dans la foulée avec les images clés, renvoie le tout, et le tour est joué !

Est-ce que tu refuses des demandes d’examens, comme un vrai radiologue de CHU ?
« Parfois. S’il n’est pas indiqué ou si un autre examen sans irradiation suffit, comme une écho par exemple. Mais si on le fait, on prend nos responsabilités : notre réponse est justifiée, signée. Et, surtout, on reste toujours joignables pour en discuter !

Avec ton équipe, comment avez-vous mis ce système en place ?
« On est parti de la constatation des difficultés d’assurer l’obligation de permanence de soins pour les hôpitaux. Même à Lyon, la permanence des soins n’est pas garantie partout. On a réfléchi alors à une solution idéale pour les établissements dans le besoin et on a commencé de travailler. Il fallait trouver des outils techniques satisfaisants et une assistance informatique 24 h/24. Il fallait s’assurer de l’aspect réglementaire, légal, et là… il n’y avait rien du tout ! On a dû tout créer avec l’assistance d’un avocat. On n’a eu aucune aide mais pas d’opposition non plus, ni des agences de santé, ni de l’Ordre. Par contre, nous avons découvert le monde de la concurrence industrielle…

Comment ça se passe avec les patients ?
« On n’a pas vraiment de relations avec les patients, comme une garde sur place d’ailleurs… Par contre le patient doit recevoir une information et signer un consentement.

Y a-t-il des refus ?
« Je n’en ai jamais eu. Il est arrivé que des patients soient réticents, on les a appelés pour expliquer et, jusqu’ici, ils ont toujours accepté.

Et avec les cliniciens ?
« Mieux que lorsque je faisais des gardes sur site ! Les rapports sont moins crispés. Ils ont le sentiment qu’on est sur place. Il faut dire aussi qu’on va à leur rencontre avant l’installation et puis secondairement, on y retourne pour échanger avec eux et optimiser le travail de chacun.
La cavalerie s’affole de nouveau, comme quoi même en charentaises, la radio, c’est du sport !

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