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La première pierre a été posée mardi.
Après avoir « vécu des violences, des négligences intrafamiliales graves, ces enfants souffrent de traumas complexes et ont besoin d'avoir un bilan de santé en arrivant dans le dispositif de protection de l'enfance », a expliqué la Pr Céline Greco, cheffe du service Douleur et médecine palliative de l'hôpital Necker-Enfants malades.
« Il leur faut une prise en charge très précoce dans un parcours assez long pour leur permettre de guérir de leurs séquelles, car aujourd'hui ils perdent 20 ans d'espérance de vie », dit cette ancienne enfant placée, victime de violences intrafamiliales.
Ce parcours de soins a vocation à « entrer dans le droit commun pour l'ensemble des enfants qui sont sous protection de l’État en France », a affirmé mardi la ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarité).
Prise en charge pluridisciplinaire
Aujourd'hui en travaux, le centre Asterya occupera les murs d'une ancienne école dans le 12e arrondissement. Il comprendra un centre de soins regroupant des professionnels de santé (pédiatres, pédopsychiatres, psychologues, psychomotriciens, orthophonistes...) et proposera aussi des programmes de rescolarisation, de formation et d'insertion professionnelle. Un restaurant ouvert au public verra aussi le jour.
Asterya accueillera des enfants de l'Aide sociale à l'enfance (Ase, ex-Ddass) de « zéro à vingt-cinq ans » en hôpital de jour, et va aussi « coordonner les soins de ceux qui ne vont pas trop mal, en médecine de ville », explique Céline Greco.
Car l'impact des violences subies enfant est immense : le stress « devient toxique » et une fois « adultes ils développent des maladies cardiovasculaires, de l'hypertension, font des AVC », souligne-t-elle.
Quelque 2 000 enfants pourraient être suivis chaque année, « mais je sais très bien qu'on va être très vite débordés », ajoute-t-elle.
Jusqu'ici « on n'avait pas de structure adaptée pour les enfants de l'Ase » - qui prend en charge quelque 390 000 enfants et adolescents en France -, souligne la fondatrice de l'association Im'pactes qui accompagne ces jeunes sur le plan de la santé et de l'éducation.
Grâce à sa force de conviction, après avoir rallié à son projet l'AP-HP, l'Assurance maladie, l'ARS d'Ile-de-France et des mécènes dont les groupes Axa, Accor et Kering, Céline Greco espère ouvrir d'autres centres dans plusieurs régions de France.
« J'aimerais en avoir ouvert treize, un par région, dans dix ans. C'est faisable », dit-elle en souriant.
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