Stop au sexisme à l’hôpital

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Le site « Paye ta blouse » passe à table

Stop au sexisme à l’hôpital

Depuis son lancement début décembre, le site « Paye ta blouse », qui publie les remarques sexistes subies par les femmes travaillant à l’hôpital, rencontre un écho grandissant. Il a même eu cette semaine les honneurs de la presse nationale. What’s up Doc a pu interviewer l’une de ses fondatrices.


What’s up Doc. Sans dévoiler votre identité, pouvez-vous nous décrire qui vous êtes ?

Paye Ta Blouse. Nous sommes deux étudiantes en médecine derrière le projet : l’une en sixième année, et l’autre en cinquième. C’est à peu près tout ce que nous sommes prêtes à dévoiler.

WUD. Qu’est-ce qui vous a incité à lancer « Paye ta blouse » ?

PTB. Cela fait deux ou trois ans que nous faisons des stages, et nous avons toutes les deux été confrontées au type de remarques sexistes que vous pouvez lire sur le site. Nous en parlions depuis longtemps entre convaincues sur Twitter. Mais en septembre, le Tumblr « Paye ta schnek » (qui diffuse des témoignages de remarques sexistes subies par les femmes au quotidien, ndlr), a annoncé qu’il était prêt à aider celles qui lanceraient des initiatives dans leurs domaines professionnels respectifs. Nous y sommes allées.

WUD. Les blagues sexistes existent depuis longtemps dans le milieu médical. Pourquoi trouvez-vous un écho maintenant ?

PTB. Quand les médecins étaient entre mecs hétéros et blancs, personne ne leur faisait de réflexion : les seules qui pouvaient souffrir de leurs propos sexistes étaient les infirmières, bloquées face à la hiérarchie. Mais même si la profession se féminise, les choses doivent encore changer. Sinon, nous ne serions pas obligées de créer notre site de manière anonyme, de peur de nous griller pour un poste plus tard à l’hôpital.

WUD. Avez-vous reçu des critiques sur internet ?

PTB. Sur Facebook, nous avons eu quelques commentaires d’hommes qui tentaient de nous expliquer que nous n’avions pas d’humour. Classique. Mais globalement, nous avons eu beaucoup de réactions positives.

WUD. Y aurait-il une prise de conscience sur le sujet ?

PTB. On l’espère, c’est un peu le but ! La profession médicale doit se rendre compte qu’elle ne peut plus rester dans sa bulle d’impunité. Ce n’est pas parce que ceux qui font des remarques sexistes sont des chefs qu’on ne va rien leur dire. Et nous devons cela aux autres femmes, les infirmières par exemple. Nous avons le droit de râler, ce n’est pas normal d’avoir à travailler dans ces conditions-là.

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Propos recueillis par Adrien Renaud

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