
Solène Butruille.
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L’étudiante en médecine, remplaçante dans l'équipe féminine de fleuret, a vécu une année émotionnellement difficile, marquée par les rebondissements liés au cas d'Ysaora Thibus, accusée de dopage et menacée de suspension. Dans Nice Matin, elle se dit « dégoûtée et en colère contre la Fédération » pour sa gestion de la situation.
La jeune femme a été présente toute l'année, participant aux compétitions et aux entraînements, pour finalement être écartée au dernier moment des JO de Paris. La décision de maintenir Ysaora Thibus dans l'équipe malgré l'appel de l'Agence Mondiale Antidopage, demandant une suspension de 4 ans l'a particulièrement affectée et surtout le fait de ne même pas avoir été prévenue de sa non-sélection dans l’équipe : « j’ai appris tout ça dans les journaux. Je pensais qu’on allait m’en informer pendant le stage puisque la décision était prise. Quand la date a été dépassée, j’ai su que je n’allais plus pouvoir tirer. Les choses ont été faites de façon abominable. Le moindre des respects, ça aurait été de me prévenir directement. »
« J'ai été traitée comme une moins que rien par la Fédération »
Sa déception et sa colère sont grandes et compréhensibles : « J'ai demandé à assister à la compétition, je n'ai même pas eu un ticket pour voir l'épreuve. »
Malgré tout, Solène Butruille soutient ses coéquipières dans la compétition par équipes en cours ce 1eraoût, tout en exprimant ses craintes quant à une possible perte de médaille en cas de suspension ultérieure de Ysaora Thibus.
Cette expérience l'a profondément affectée, au point qu'elle envisage de prendre une pause dans sa carrière d'escrimeuse : « J’ai envie de pousser jusqu’à Los Angeles (JO 2028), mais là j’ai besoin de temps après cette déception. Ma valeur en tant qu'athlète a été bafouée, piétinée par la Fédération. J'ai été traitée comme une moins que rien. »
L’année dernière dans une interview à What’s up Doc, elle exprimait déjà ses difficultés de sa double vie, athlète de haut niveau-étudiante en médecine : « À la fac, comme je le disais, cela se passe très bien. À l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), où je m’entraîne, c’est moins facile. Il n’y a pas une semaine où on ne me dit pas que ce n’est pas viable. Dès que je ne réussis pas quelque chose, dès que j’ai moins de résultats, on met ça sur le dos de la médecine. C’est un peu compliqué à gérer... »