Simuler n’est pas jouer

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Lancement de la plate-forme MedicActiv

Simuler n’est pas jouer

Le 12 octobre, Bordeaux a hissé le drapeau de la santé connectée. Au programme : le lancement d’une plate-forme de simulation qui pourra servir les études de médecine.

Lundi, l’Ecole Nationale Supérieure de Cognitique (ENSC), située au cœur du pôle universitaire de Bordeaux (Talence Pessac Gradignan), accueillait le lancement de la première plate-forme de simulation numérique à grande échelle, dédiée à la formation en santé. Une cinquantaine de personnes avaient répondu à l’invitation, majoritairement des entrepreneurs, industriels, doctorants, enseignants chercheurs et quelques médecins. Musique punchy, slides dynamiques, discours ponctués de bons mots et de boutades : c’est sous un jour à la fois innovant et décontracté que l’entreprise Interaction Healthcare est venue présenter un aperçu de ce que pourrait être la médecine de demain, dès aujourd’hui. «  Avec MedicActiv, consultez, créez et partagez des cas cliniques virtuels où et quand vous le voulez »indiquait la présentation. 

Le Flight simulator de la médecine

Pour faire simple, cette société parisienne a décidé de surfer sur la vague des « serious games ». La plate-forme baptisée MedicActiv est multimodale, comme l’a expliqué Jérôme Leleu, président de Interaction Healthcare : « Il s’agit de pouvoir se former depuis chez soi, créer des cas cliniques et pouvoir les partager. Nous proposons aussi de la formation continue et un moteur intégré de création de cas. » Une aventure suivie et construite par sept autres « experts », médecins ou en lien avec la santé.

Concrètement, une fois le profil créé, l’usager de la plate-forme se verra proposer cinq cas cliniques, parmi lesquels : un patient diabétique, un autre souffrant d’asthme, ou encore un patient atteint d’une hépatite alcoolique. Cette plate-forme de simulation s’adressera en priorité aux étudiants en médecine et à leurs enseignants, mais pourra l'être ensuite aux praticiens. Le projet a été mené avec le concours de professionnels du monde de la recherche, de la santé et du numérique. 

Différents points de vue adoptés

Pour chaque cas, le patient est suivi sur une durée équivalant à 10 ans. Le joueur va prendre successivement le rôle du généraliste, puis du cardiologue, puis du médecin urgentiste et de nouveau du généraliste.

« Le patient n’est pas docile, vous lui dites quelque chose mais il ne le fait pas. Nous avons voulu sortir du fonctionnement QCM des études de médecine. Ce logiciel pousse à réfléchir et à analyser, en laissant beaucoup de questions ouvertes » indique le Dr François Picard, cardiologue au CHU de Bordeaux, qui a participé à l’élaboration du logiciel.

Bénéficiant d’une interface agréable et simple à utiliser, les graphismes sont en 3D. Le logiciel sera disponible sur ordinateurs et tablettes. L’interaction est évolutive, autrement dit, si le patient n’est pas bien soigné, il peut décéder.

Si pour l’heure l’application de cette plate-forme est plutôt cantonnée aux spécialités médicales, des projets autour de la psychiatrie par exemple sont d’ores et déjà en réflexion.

 

Source:

Guillaume Bouvy

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