Sida : Quand binge-watcher s’accompagne d’un devoir de mémoire…

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Presse auscultée. Et si les séries sur le Sida avaient un rôle mémoriel ? Alors que les œuvres cinématographiques se multiplient ces dernières années, c’est la question que s’est posée Slate.

Sida : Quand binge-watcher s’accompagne d’un devoir de mémoire…

Cela fait quarante années que le Sida a heurté nos modes de vie. Une époque importante, faite de discriminations, de luttes militantes et de deuils, qui tend, génération après génération, à rejoindre les limbes de l’oubli. « La prise en charge de la maladie a changé, alors qu’une certaine indifférence s’est installée chez les plus jeunes », résume Slate.

Depuis quelques années pourtant, le monde de la culture, lui, tente de se souvenir en multipliant les œuvres cinématographiques sur le sujet. Les dernières en date ? « Pose, de Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven Canals, et It's a sin, de Russell T Davies », énumère nos confrères. Tandis que la première se déroule dans le New-York des années 80, la seconde s’attache à raconter le quotidien de jeunes londoniens confrontés aux débuts de l’épidémie. Un bond en arrière qui interpelle « après des années de quasi silence autour du VIH ».

« Que pouvons-nous en apprendre et en tirer quand bien même aujourd’hui, le sida, dès lors qu’il est dépisté et traité est devenu une maladie chronique ? », s’interroge nos confrères. Si les réalisateurs se sont engagés dans un travail cathartique selon l’historien du cinéma LGBT+ Didier Roth-Bettoni, ils accompagnent implicitement leur travail d’une mission de communication et d’information qui s'adresse à toutes les générations.

Et pour cause : outre l'impact sanitaire, le Sida a également fait des ravages politiques et sociaux. « Les associations britanniques [ont]  surfé sur le hashtag de la série pour lancer une campagne sur le thème « Le VIH a changé » afin d’informer sur la PrEP ainsi que sur le concept de U=U (Indétectable = Intransmissible) », indique Slate. Idem du côté français où le hashtag #LeVIHachangé a émergé.

« Ce qu’il faut comprendre, c’est que le VIH est une maladie politique et sociale qui ne touche pas tout le monde de la même façon », indique Didier Roth-Bettoni. Les séries pourraient donc être un moyen de lutter contre la discrimination provoquée par cette maladie qui continue d'affecter 6 000 nouveaux Français chaque année ? Pour en savoir plus, c’est par ici

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