
Julia Piaton et Quentin Dolmaire dans Une pointe d'amour de Maël Piriou.
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Attention, petit bijou ! Un film simple et touchant qu'on aime d'amour.
Ce qui est bien dans Une pointe d'amour (alors non, ce n'est certainement pas son titre...), c'est que c'est un film qui bifurque vers où on ne l'attend pas. A première vue, on anticipe un road-trip combattant le validisme et prônant le recours aux assistants sexuels. Or, Maël Piriou n'aborde pas son sujet avec une posture frontalement militante, mais préfère célébrer une universalité aussi simple que belle, réalisant une rom'com' ultra-classique, très bien calibrée, pudique et sans fausse note. L'amour, comme les bâtiments, devrait être accessible à tous.
« Julia Piaton possède le physique, la spontanéité et la charisme des grandes »
Mélanie et Benjamin croient que c'est le handicap qui les cloisonne et qui entrave leur accès à l'amour (et au sexe). Or, c'est bien plus la représentation qu'ils ont d'eux-mêmes, et des relations humaines, qui les conditionne et les empêche. Leur rapprochement progressif est décrit de manière touchante, jouée avec une belle authenticité par deux acteurs qui, s'il pourra être reproché au réalisateur de les avoir choisis valides, n'en sont pas moins formidables. Julia Piaton partage plus qu'un prénom avec la superstar des comédies romantiques : elle possède le physique, la spontanéité et le charisme des grandes.
Quant à Quentin Dolmaire, le travail corporel qu'il effectue est tout simplement bluffant. Tout en retenue, entre humour à froid et tendresse poétique, il vampirise l'écran. On n'avait pas vu ça depuis un certain Jean-Louis Barrault. On lui souhaite le meilleur. Ainsi qu'au film.