Retraites : ce qui fâche (encore) les libéraux

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À la suite de la présentation du projet de loi de la réforme des retraites en Conseil des ministres, MG France est revenu sur les principaux éléments qui sont présents dans le texte, et les points de désaccord majeurs. Le SML, la CSMF ou l'UFMLS se sont également exprimés sur le sujet.

Retraites : ce qui fâche (encore) les libéraux

Oyez, oyez, braves gens, damoiselles et damoiseaux ! À la suite de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de la réforme des retraites le 24 janvier dernier, MG France est revenu dans un communiqué daté du 27 janvier sur les principaux éléments (selon lui) qui sont présents dans le texte. 

Tout d’abord, « le principe de la prise en charge "à l'identique" de nos cotisations de retraite par l’assurance maladie (ASV) est acté », tandis que le système "à points" est « tracé ».
 
Figure également dans le texte : « un âge d’équilibre reprenant le principe de l'âge pivot mis en place à la Carmf, avec une décote avant cet âge et une surcote ensuite », selon MG France qui précise que le niveau de cette surcote est reporté à… la négociation avec les partenaires sociaux.
 
Le syndicat ajoute que la Carmf conservera les missions prévoyance et invalidité/décès et gérera les droits acquis pendant la période de transition. Elle disposera à cet effet « des réserves actuelles, qui seront donc affectées aux seuls médecins, et des cotisations perçues durant toute cette période, ce qui la met à l'abri de la "faillite". » On ne sait pas trop s’il faut sauter de joie ou pleurer.

Non à une augmentation des cotisations 

Mais il semblerait qu’il faille s’en réjouir car MG France évoque dans la foulée la résolution de points techniques « incomplètement ou non traités ». Premier motif de mécontentement : le taux et les assiettes de cotisations. Le syndicat s’oppose à une augmentation des cotisations. Mais, « si les hypothèses confirment une diminution des cotisations, le principe d'un régime compensant la baisse des prestations doit être inscrit dans le marbre, et sa gestion doit être confiée à la Carmf », nuance le syndicat.
 
MG France demande également que la gouvernance du futur système prévoit « une juste place des médecins libéraux dans les instances de pilotage ». Et refuse toute diminution des niveaux de pensions, notamment parce que « les longues études raccourcissent la carrière » et que « l’engagement professionnel ne cesse de s’alourdir ».
 
Du côté du SML (syndicat des médecins libéraux), on refuse également que des professionnels, « avec 10 à 14 ans d’études et des responsabilités professionnelles et personnelles aussi conséquentes, se retrouvent en fin de carrière avec une retraite misérable ». C’est pourquoi le syndicat réclame la mise en œuvre d’un régime supplémentaire pour les médecins, « dans le but de leur permettre de maintenir le niveau actuel des retraites ».
 
Selon le SML, comme la mise en œuvre du régime universel « abaisse le taux de cotisation des médecins libéraux pour l’amener au même niveau que les salariés, ce qui entraîne une baisse des futures retraites, il s’agit à coût constant de mettre en place un système permettant le maintien de la pension de retraite des médecins ». Un dispositif qui ne coûterait aux médecins « pas un centime de plus que ce qu’ils cotisent aujourd’hui ».

La CSMF met les choses au clair

Par ailleurs, le syndicat exige que les réserves de la CARMF soient sanctuarisées et, comme MG France, que « les professions libérales soient représentées ès qualités dans la gouvernance du futur régime universel de retraite ». Et demande à ce que l’ASV soit pérennisé.
 
Enfin, la CSMF (Confédération des syndicats médicaux) a tenu à remettre brièvement les choses au point pour clarifier sa position, dans un communiqué du 24 janvier. « En simplifiant (beaucoup !!!), votre taux de cotisation actuel est de 36.02% et va chuter à 28.12% (sur la 1ère tranche, jusqu’à 40 000€) avec le RU ». Si bien que « mécaniquement votre pension va diminuer (2000€ brut/mois versus 2645€ brut actuellement) ».
 
Le syndicat rappelle également qu’un dispositif « très technique » a été obtenu, et que « cette réduction de pension sera limitée en partie par une baisse de la cotisation CSG reportée sur celle de la retraite ».
 
De plus, la CSMF défend depuis mai 2019 « l’idée d’un régime complémentaire obligatoire par répartition provisionné, en maintenant le niveau actuel de cotisations à l’identique ». L’objectif étant de « maintenir notre niveau actuel de cotisations pour maintenir notre niveau actuel de prestations ».

Quant à l'UFMLS, qui est membre du collectif SOS Retraites, elle exprime haut et fort depuis de nombreux mois son opposition à la réforme des retraites. Elle appelle donc les médecins à un arrêt d’activité le 3 février prochain, à l'occasion d'une journée nationale de mobilisation du collectif SOS Retraites. Dans une opération intitulée "Des soignants parlent et se lèvent !", de nombreux professionnels expliquent d'ailleurs dans de courtes vidéos pourquoi ils ont décidé de faire grève. 

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