Report de soins : comment éviter le crash du 1er confinement ?  

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Les annulations de consultations augmentent. Pour contrer ce phénomène inquiétant, le ministère de la Santé lance une campagne d’information.

Report de soins : comment éviter le crash du 1er confinement ?  

#Soignez-vousSansTarder. Le ministère de la Santé a lancé le 16 novembre une campagne pour inciter la population à continuer à se faire soigner normalement pendant le confinement. L’inquiétude sur ce point est plus que légitime. En avril 2020, au plus fort de l’épidémie, les consultations chez le généraliste ont diminué de 31% (par rapport à avril 2019) et de 56% chez les spécialistes. Les hospitalisations pour infarctus du myocarde ont baissé de 40% et celles pour AVC de 27%. Les examens pour dépister les cancers ont eux aussi chuté. Des retards qui pourraient entraîner d’ici 2025 une surmortalité de 2 à 5% pour les seuls cancers, soit 4 000 à 8 000 morts supplémentaires, selon une étude menée par des équipes de Gustave-Roussy et présentée au congrès de l’organisation mondiale professionnelle d’oncologie en septembre.
Lors de ce deuxième confinement, même si les hôpitaux et cliniques ont beaucoup moins eu recours aux déprogrammations d’interventions médicales et chirurgicales non urgentes que lors de la première vague, des rendez-vous sont annulés de façon alarmante en médecine de ville.
 

Peur d’être contaminé et/ou contrôlé

« L’activité est restée presque normale au début du 2ème confinement. Mais depuis une semaine, nous avons remarqué de nombreuses annulations de rendez-vous, aussi bien chez les médecins généralistes que spécialistes. Je pense qu’il y a deux causes prépondérantes : la crainte d’être contaminé en allant voir son médecin et la crainte d’avoir une amende », estime le Dr Luc Duquesnel, médecin généraliste et président des Généralistes-CSMF. Ces annulations semblent en effet en augmentation depuis l’annonce par le premier ministre, le jeudi 12 novembre, d’un durcissement des contrôles… Résultat : les médecins s’adaptent, proposent davantage de téléconsultations, recontactent leurs patients chroniques pour leur redonner rendez-vous. « Les professionnels de santé s’étaient appropriés le dispositif de téléconsultations lors de la première vague. À notre demande, des mesures facilitatrices ont été remises en place, après avoir été suspendues cet été », précise le Dr Duquesnel.
 

Les patients ont-ils tout compris ?

« La communication sur le maintien des soins hors-Covid n’a pas toujours été lisible. Conseiller de privilégier les téléconsultations avec son médecin, est-ce que cela signifie qu’il faut éviter de le voir physiquement ? Ce n’est pas très clair. Nous, les médecins généralistes, avons besoin de parler avec nos patients en face-à-face pour voir comment ils vont, leur palper le ventre si besoin etc… », souligne le président des Généralistes-CSMF.
Dans quels cas se rendre chez son médecin ? Quels sont les soins dits « urgents » qui ne sont pas reportés ? Comment savoir si je suis concerné par ces reports en tant que patient ? Cette campagne d’information vise justement à répondre à ces questions. Et à rappeler les consignes lors de cette deuxième vague : recourir à la téléconsultation à chaque fois que c’est possible, se rendre au cabinet médical lorsque la consultation à distance n’est pas possible, continuer à prendre son traitement lorsque l’on souffre d’une maladie chronique. Et ne surtout pas reporter son dépistage pour le cancer du sein ou colorectal, qui ne sont pas interrompus, contrairement au premier confinement. « Le principal risque n’est pas de venir au cabinet médical ! C’est de consulter avec retard. Les médecins prennent toutes les mesures imaginables pour éviter les contaminations entre patients. Par ailleurs les attestations prévoient le déplacement pour motif médical », insiste le Dr Duquesnel.

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