Rééducation sentimentale

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Ciné week-end: Walk with me, de L. Ohlin (sortie le 26 juillet 2017)

Rééducation sentimentale

Thomas, soldat danois missionné en Afghanistan, perd ses jambes après avoir sauté sur une mine antipersonnel. Habité par la colère de ne pas pouvoir terminer sa mission, il entame une dure rééducation. Sa rencontre avec Sofie, danseuse étoile du Ballet de Copenhague, va lui permettre de retrouver foi en la vie. Un film sympathique mais un peu trop mélo...

On ne décernera pas à ce film danois, sorte de De rouille et d'os sous Lexomil, la palme du film de l'année. On regrettera de n'y pas retrouver la finesse de séries comme Borgen ou The Killing, qui nous donnaient un aperçu de la capacité des scénaristes danois à ausculter le fonctionnement de leur société.

Walk with me souffre en effet d'un manque cruel d'originalité. Le cheminement personnel de Thomas et la progression de sa relation avec cette danseuse étoile aux faux airs d'Eva Green - qui, elle aurait préféré le Prozac au Lexo - sont racontées avec autant d'application et aussi peu d'inspiration que la copie d'un étudiant en ciné studieux se contentant de pondre sur sa copie ce qu'il a bachoté pendant toute l'année.

Les acteurs arrivent cependant à nous faire croire à leurs personnages, et l'on aurait eu envie qu'ils soient servis par un véritable metteur en scène. Que la fascination de Thomas pour la danse soit un peu plus fouillée, tout comme l'attirance de la ballerine pour le beau soldat sans jambes un peu moins évidente. En centrant l'intrigue sur le sentiment amoureux, en évacuant la notion de trouble qui aurait pu naître de cette histoire, Walk with me finit hélas par ressembler à nimporte quelle bluette hollywoodienne. Dommage...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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