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« Les médicaments à base de quétiapine (...) font l'objet de fortes tensions d'approvisionnement sur tous les dosages », a prévenu dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
La quétiapine est une molécule utilisée dans le traitement de plusieurs pathologies mentales, dont les troubles bipolaires et la schizophrénie. Elle peut aussi être employée dans les dépressions, mais son usage fait moins consensus et n'est censé intervenir qu'en complément d'un antidépresseur classique.
Elle est commercialisée sous le nom Xeroquel par le laboratoire français Cheplapharm, ainsi que sous des versions génériques par d'autres groupes. Mais la molécule de base est largement produite par une entreprise grecque, Pharmaten.
Or, celle-ci a rencontré un « problème de production », explique l'ANSM, qui a annoncé plusieurs mesures destinées à gérer la pénurie.
Celles-ci comprennent l'interdiction des exportations et, surtout, une restriction des prescriptions. L'agence du médicament demande aux psychiatres de ne plus commencer un traitement sous quétiapine pour d'autres raisons qu'un trouble bipolaire.
« Les alternatives doivent être privilégiées pour toutes les autres indications », qui incluent donc notamment la schizophrénie, explique l'ANSM.
Attention à l’arrêt brutal
Toutefois, certains professionnels s'inquiètent de la difficulté à substituer d'autres médicaments à la quétiapine.
« En psychiatrie, les médicaments sont rarement interchangeables », a souligné dans une note de blog le Pr Antoine Pélissolo, chef de service à l’hôpital Mondor de Créteil (Val-de-Marne) premier à sonner l'alerte mardi.
« Les stocks (de quétiapine) dans les pharmacies sont partout épuisés ou en voie de l'être. Or, ce médicament ne doit pas être interrompu brutalement, au risque d’effets secondaires et surtout de rechutes potentiellement graves, et il est très compliqué de définir, au cas par cas, une molécule de remplacement », a-t-il détaillé.
En appelant au ministère de la Santé et dénonçant un manque de communication des laboratoires commercialisant ces médicaments, Antoine Pelissolo a mis en avant le risque suicidaire chez des patients qui verraient interrompu leur traitement sous quétiapine.
Ces difficultés d'approvisionnement s'inscrivent dans un contexte plus large de pénuries de médicaments face auxquelles les autorités sanitaires essaient d'agir depuis plusieurs années.
Avec AFP
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