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Pr Sergio Alfieri, médecin du Pape François.
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Chaque jour depuis le 14 février, le monde entier attend avec impatience les bulletins médicaux du Professeur Sergio Alfieri concernant l'état de santé du Pape François. « Nuit tranquille », « pas hors de danger », « tableau clinique complexe »... Ces formules soigneusement choisies par le directeur du service de chirurgie de l'hôpital Gemelli de Rome font l'objet d'une attention médiatique mondiale alors que le souverain pontife, âgé de 88 ans, lutte contre une double pneumonie dans un état considéré comme « critique » avec un pronostic réservé.
Un médecin reconnu au service du Vatican
Si le grand public découvre aujourd'hui ce médecin chauve aux lunettes épaisses, costume-cravate sous sa blouse blanche, Sergio Alfieri, 58 ans, n'en est pas à sa première intervention auprès du Saint-Père. Spécialiste en chirurgie digestive, il avait déjà opéré le Pape argentin à deux reprises : d'abord en juin 2021 pour une intervention au côlon, puis deux ans plus tard pour traiter une hernie abdominale. C'est depuis cette dernière opération qu'il est devenu le médecin attitré du souverain pontife.
Lors de ses conférences de presse désormais quotidiennes, Sergio Alfieri se montre particulièrement à l'aise face aux journalistes et joue la carte de la transparence. Il n'hésite pas à partager des anecdotes qui dépassent le strict cadre médical, comme cette récente interaction : « Ce matin, je lui ai dit 'Bonjour mon père', et il m'a répondu 'Bonjour Saint fils'. »
Une enquête pour fraude vise le médecin
Paradoxalement, alors même qu'il veille sur la santé de l'une des personnalités les plus éminentes de la planète, Sergio Alfieri fait l'objet d'une enquête judiciaire depuis février 2023. Le chirurgien est soupçonné de fraude à l'Assurance maladie et de faux en écriture publique. Selon les investigations révélées par le quotidien La Stampa, il aurait signé des registres médicaux attestant qu'il avait personnellement opéré des patients alors qu'il n'était pas présent à l'hôpital, mais se trouvait à Sienne, Milan, Vérone ou même dans des stations balnéaires.
L'enquête préliminaire a identifié au moins 29 anomalies. Les enquêteurs soupçonnent le médecin d'avoir exploité sa réputation pour attirer des patients, avant de déléguer les interventions à des confrères, tout en percevant les honoraires correspondants. Cette pratique lui aurait permis de gonfler considérablement ses revenus. Plusieurs médecins de son équipe sont également impliqués dans cette affaire, soupçonnés de complicité.
Le principal intéressé a bien sûr toujours fermement nié ces accusations.
