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Pr Luc Soler, CEO de Visible Patient Lab.
© Visible Patient
Visible Patient Lab est un laboratoire d’analyse en ligne, qui à partir de l’image médiale d’un patient, un scanner dans le cadre des poumons ou une IRM pour d’autres organes, fournit une copie virtuelle du patient en 3D. L’intérêt de cette innovation est de pouvoir connaitre, avant l’opération, les spécificités et les particularités anatomiques et pathologiques du patient. La différence avec un jumeau numérique c’est que Visible Patient Lab fournit un clone du patient et non une copie qui y ressemble.
Les principales pathologies qui sont traitées et pour lesquelles Visible Patient Lab a une vraie utilité sont le cancer du poumon, les maladies hépatobiliaires et du pancréas, les cancers colorectaux, les cancers du rein et la chirurgie pédiatrique, mais il peut être appliqué à d’autres pathologies.
Une avancée médicale largement bénéfique pour les patients
Lors d’une opération pour un cancer, le chirurgien va faire face à plusieurs difficultés : couper une seule partie de l’organe, celle qui contient la tumeur, respecter une marge de sécurité autour de la tumeur pour éviter la repousse tumorale et s’assurer que la partie de l’organe qui est laissé dans l’organisme reste vascularisée. Visible Patient Lab offre une cartographie complète et parfaitement réaliste des organes et structures adjacentes du patient, permettant au chirurgien de contrer, en partie, ces différentes difficultés.
Pr Luc Soler, son créateur, explique : « La cartographie en 3D obtenue grâce à Visible Patient Lab permet notamment de voir l’arbre vasculaire, qui, on le sait, change complètement d’un patient A à un patient B, influençant alors fortement le choix thérapeutique.
Le dernier article publié qui étudie le cancer du poumon montre que, pour 3 cas sur 5, le chirurgien change ce qu’il avait prévu de faire une fois qu’il a le modèle 3D disponible. En général, il va adapter la taille de la pièce à enlever en fonction de la vascularisation notamment.
L’énorme avantage de cela c’est de pouvoir réduire les complications post-opératoires car il n’y a que la partie qu’il fallait enlever qui est réellement enlevée et on ne laisse pas de morceaux d’organes malades, ni de structures anatomiques non vascularisées.
Une réduction du temps de l'opération
D’autres avantages très importants ont également été mis en évidence tels qu’une réduction du temps de l’opération entre 20 et 60 minutes, liée au fait que le chirurgien sait exactement où chercher la structure puisqu’il a la cartographie 3D sous les yeux, ainsi qu’une réduction des pertes de sang pendant l’opération car il sait à l’avance ou sont les vaisseaux.
Plus récemment, une étude a été faite sur les cancers colorectaux qui montre une réduction des récurrences tumorales. Sans Visible Patient Lab il y avait 18,4% de récurrence tumorale chez les patients alors qu’avec cette innovation, on arrive à 0% de repousse tumorale. Cela s’explique par le fait que l’on a une meilleure définition de la marge de sécurité en 3D. En effet, une fois le patient ouvert cette marge n’est pas visible, mais grâce à la copie virtuelle en 3D il est possible de l’estimer parfaitement. De plus, il est possible de modéliser et d’extraire en 3D les ganglions lymphatiques des patients ce qui permet d’avoir une bonne visualisation pour réaliser le curage ganglionnaire, indispensable pour éviter que les cellules tumorales qui seraient parties dans ces ganglions puissent se propager dans le corps.
Enfin, Visible Patient Lab permet à des patients considérés comme non opérables d’obtenir une solution thérapeutique. Récemment un patient de 51 ans avec une pathologie au pancréas, qui avait été, en théorie, considéré comme non opérable par 8 chirurgiens a finalement pu être opéré grâce au modèle 3D. »
Mais également bénéfique pour le système de santé
En plus des bienfaits pour les patients, Visible Patient Lab permet au système de santé de faire des économies non négligeables, bien que parfois difficilement quantifiables. Pour autant la Sécurité sociale ne le prend pas encore en charge, mais heureusement, 37 millions de Français sont déjà couverts par les différents partenariats établis avec les assurances santé et mutuelles, tels que celui avec Santéclair qui croit aux bénéfices apportés par Visible Patient Lab.
Luc Soler explique : « Pour l’étude sur les cancers colorectaux, il a été montré que les patients opérés avec Visible Patient Lab ont 3 jours d’hospitalisation en moins.
Une journée d’hospitalisation dans un service de chirurgie c’est 1 750 €. Trois jours de moins correspondent donc à une économie de 5 250 € dont 20% est pris en charge par les mutuelles, soit 1 050 € d’économie et 80% par la Sécurité sociale, soit 4 200 € d’économie.
Le coût actuel, à l’unité, d’une analyse 3D via Visible Patient Lab est de 550 € et a vocation à être diminué, si une prise en charge par l’Assurance maladie est assurée.
On constate donc qu’une prise en charge thérapeutique avec Visible Patient Lab permet au final, une grande économie financière pour les 2 acteurs du financement des soins.
On a également eu des données similaires sur le rein avec un gain de 2 jours d’hospitalisation ce qui représente 3 500 € d’économie dont 2 800 € pour la Sécurité sociale et 700 € pour la partie complémentaire santé.
30 minutes de bloc opératoire coûte 540 €
Le problème c’est que l’on n’a pas beaucoup de recul pour les différents organes ou différentes pathologies au niveau de la réduction de temps d’hospitalisation, car les études menées par les chirurgiens qui ont utilisé Visible Patient Lab ne sont pas focalisées sur l’hospitalisation mais sur les bénéfices immédiats en chirurgie et notamment sur les complications. On essaye donc de demander à nos partenaires hospitaliers d’estimer des potentielles réductions de temps d’hospitalisation, qui apporteraient un bénéfice immédiat au système de santé car avec un seul jour d’hospitalisation en moins, c’est déjà rentable.
En parallèle, on sait que Visible Patient Lab permet de réduire le temps des opérations. Trente minutes de bloc opératoire c’est 540 € en France dans le service public, donc pour un hôpital gagner 30 min de temps opératoire c’est diminuer ses dépenses.
Par ailleurs, en réduisant le temps opératoire et donc le temps d’anesthésie les risques post-opératoires sont également réduits donc il y a potentiellement moins de ré-opérations et/ou moins d’actes de soins post-opératoires. Ici aussi, on sait que des économies sont réalisées mais il est difficile d’évaluer les coûts réels car les suites d’une opération varient d’un patient à un autre.
Enfin, pour les cancers du poumon nous avons développé un nouveau logiciel et une nouvelle solution qui permet de modéliser en 3D les poumons sans injection de produit de contraste et ça, ça change aussi de possibles coûts pour le système de santé.
Un patient avec une suspicion de cancer du poumon va d’abord passer une radiographie, puis, si une tâche est visible, un scanner non injecté (afin d’éviter les risques d’allergie et de complications liés au produit de contraste) qui va permettre d’obtenir l’information « pathologie ou non ». Si une tumeur est détectée alors une biopsie est réalisée puis si la biopsie est positive alors un scanner injecté est préconisé, pour voir les vaisseaux et préparer l’opération. Avec Visible Patient Lab on évite ce second scanner injecté car on est capable de modéliser grâce au premier scanner non injecté, la totalité des structures vasculaires.
Les acteurs de la complémentaire santé ont pleinement leur rôle à jouer dans la mise à disposition et le financement de ces innovations
Il y a plusieurs bénéfices pour le patient : il reçoit 75% de doses de rayon X en moins et il n’y a plus de risques liés à l’injection de produit de contraste. De plus, les patients allergiques au produit ou présentant des problèmes de rein, peuvent également bénéficier de cette modélisation 3D. Sur le plan financier cela se traduit par des réductions certaines des dépenses, puisqu’un acte en moins est réalisé mais elles ne sont pas faciles à estimer car le coût pris en charge par la Sécurité sociale n’est pas le cout réel d’un scanner. »
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/page/santeclair
On voit que, face aux nombreux défis que notre système de santé a à relever, notamment grâce aux innovations et à leur accélération, les acteurs de la complémentaire santé ont pleinement leur rôle à jouer dans la mise à disposition et le financement de ces innovations. Et, au-delà, il est essentiel qu’on se donne collectivement les moyens d’assurer que les innovations ayant fait leurs preuves, à la fois en termes de rentabilité pour le système de santé et de bénéfices pour la qualité des soins et de la vie des patients, puissent être beaucoup plus rapidement généralisées au niveau de leur prise en charge. C’est en particulier le cas pour Visible Patient Lab qui aurait tout intérêt à être remboursé par le régime obligatoire.
